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Isoshi
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Lun 18 Fév - 13:35


En quête de Vérité

Rp solo rédigé sur l'univers du manga: Dreamland


Avant de balancer le texte, quelques explications peut-être?
Pour ceux qui ne connaissent pas Dreamland, c'est un manga fait par un auteur français. L'histoire se déroule à Montpellier et dans le monde onirique. En gros: quand nous dormons, nous sommes dans Dreamland, un monde à part entière sauf que nous n'en avons pas conscience et sommes de simples rêveurs. Mais, certaines personnes parviennent à vaincre leurs pires cauchemars, leurs phobies et deviennent dés lors Voyageurs. Ils ont alors un pouvoir lié à leur phobie et peuvent arpenter le monde incroyable, dangereux et loufoque qu'est Dreamland.

Sur un forum, je joue une fille qui avait peur de la douleur, car son beau-père l'a longtemps frappé durant son enfance. Elle a finit par vaincre sa peur vers ses25 ans et après quelques mois dans le monde onirique, elle décide de trouver son beau-père pour le torturer et comprendre pourquoi il la détestait autant.


L'histoire est longue et surtout: pas encore terminé.

Isoshi
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Lun 18 Fév - 13:37


Un choc violent et rapide. La jeune femme s’écroula au sol, complètement secouée sans avoir réussit à faire quoi que ce soit. Elle prit plusieurs secondes pour reprendre ses esprits et se relever. Une fois debout, elle vacilla un peu et fixa la jeune femme en face d’elle. Une grande femme noire avec des tresses, elle portait des gants de box, un casque et un protège dents. Megan avait le même équipement, sauf qu’elle avait bien sentit le coup, voir même un peu trop. Elle soupira et cracha sa haine en pensée : se disant que si elles étaient à Dreamland, cette pauvre nana serait en train de pleurer de douleur contre elle. Mais dans le vrai monde, c’était la petite brune qui pleurait…

L’après-midi même, Meg’ était allée voir un coup de body boxing, désirant se mettre à un sport de combat, elle cherchait ce qui lui conviendrait. Ce premier essai fut pourri : aucun contact physique, juste des gens qui s’énervent dans le vide… En même temps, chercher sur internet un sport pour femme et se renseigner sur un site pour femme, c’était pas la meilleur des idées. Elle se rendit ensuite à un autre club pour voir de l’escrime : ouais, ça pourrait servir avec sa canne en sucre, mais non. Elle avait donc fait demi-tour pour chercher ailleurs. Finalement, elle avait jugé bon d’essayer le Ju-Jitsu ou la boxe. La boxe lui disait moyen : pas très subtil quoi. Et c’est comme ça qu’elle se retrouva en face de cette black. Séance de Ju-Jitsu pourtant mais le prof’ avait décidé de faire un petit cours sur le combat afin d’évacuer son stress pour commencer la séance. Dédiée à être le punching ball de cette folle, la brune prit sur elle, se jurant qu’une nuit, elle lui ferait payer.

Son adversaire avança d’un pas, feinta à droite et cogna à gauche. Ne laissant aucune chance à l’algophobe qui en prit encore pour son matricule. Sous l’impulsion de la colère, Megan encaissa et lança son poing, collant un crochet dans le menton de l’autre. Mais la black ne vacilla pas et envoya un direct en pleine face de la brune qui s’écroula de nouveau. Cinq putains de minutes intenables ! Sauf avec son beau-père, elle n’avait jamais autant prit dans les dents. Quoique, à Dreamland, elle avait déjà prit bien pire, mais là, aucun moyen de dissiper la douleur… Le combat s’arrêta sur consigne du professeur qui vint rapidement féliciter notre protagoniste car son adversaire était la championne régionale de boxe féminine. Rien que ça ? Et on lui foutait ça pour son premier cour ? Elle maudissait déjà ce mec et se jura que lui aussi, il morflerait une nuit. La séance commença vraiment avec les bases, les positions à adopter et une première série d’exercices. C’était intéressant et même s’il ni avait pas de véritables coups, l’entrainement fut intensif et crevant. Durant le cours, elle apprit que le professeur était, parait-il, amoureux du monstre qu’elle avait affronté avant. Il avait des gouts biens particuliers, mais sans son casque et son protège-dents, elle était jolie, il faut le reconnaitre…

L’algophobe prit sa douche une fois retournée aux vestiaires, elle aimait bien ce sport et décida donc qu’elle s’y consacrerait. Peut-être ferait-elle autre chose en plus, si son emploi du temps le lui permet. Mais pour un début, c’était déjà pas mal. Personne de sa famille ne pourrait penser ni même imaginer qu’elle se soit inscrite à un sport de combat. Elle qui détestait se faire mal, se battre… Avoir vaincu sa phobie avait réveillé ses pulsions et c’était une nouvelle Megan, bien plus violente et sadique qui en était née. A croire que sa souffrance d’antan, sa frustration, découlaient à présent en elle pour se répandre dans Dreamland et débordaient même dans ce monde. Elle se mit sous l’eau chaude en souriant : quelle importance si elle avait changé ? Elle s’aimait bien comme ça et elle trouvait même qu’elle s’épanouissait. Déjà, ne plus craindre une petite douleur, ne pu paniquer à l’idée de prendre un coup et surtout : savoir qu’elle aura à présent le cran de répliquer, c’était bien, très bien même. Finit les angoisses pour des conneries ! Elle sortit enfin de la douche et discuta un peu avec la noire, parlant de boxe, de Ju-Jitsu. Elle cognait fort mais elle était très gentille au final. La jeune femme à la peau ébène proposa à Megan d’aller boire un verre ce que la brune accepta. Lisa était très enjouée et riait facilement, c’était presque perturbant. Rappelons que Megan a passé plusieurs nuits sous la peau d’un homme et qu’elle en garde, probablement, quelques séquelles…

Assise dans un bar, elles se racontaient leurs vies en buvant une bière. Megan but une longue gorgée, trouvant la boisson un peu tiède et le gout n'était pas terrible... Dommage, elle pensa à changer si elle en buvait une autre. Lisa disait qu’elle n’était pas de la région, elle venait de Paris et avait déménagé car ses parents étaient militaires. Elle avait aimé la région et s’y était donc installée pour de bon. Megan trouvait ça amusant et lui raconta qu’elle était anglaise : née à Londres, arrivée en France alors qu’elle avait déjà quatre ans. Elle hésita puis raconta les atrocités qu’elle a ensuite vécut. Lisa fut choquée et même en colère rien que d’écouter l’histoire mais la brune rigolait : à présent, c’était derrière elle. Mais elle n’y croyait pas vraiment… Elle avait vaincu sa peur d’avoir mal, pas sa peur de cet enfoiré et son passé était en ruines par sa faute. Mais elle ne se voyait pas pour autant se venger, non, elle préférait comprendre et savoir pourquoi il la détestait tant que ça. Elle se surprit en remarquant qu’elle fixait le décolletée de la belle femme à la peau sombre alors qu’elle ruminait ses souvenirs. Merde, elle avait encore des tendances ? Même ici dans le monde réel ? Elle s’empourpra et perdu le fil de ce qu’elle racontait. Lisa crut qu’elle allait pleurer et s’empressa de la réconforter. Elles burent encore plusieurs verres puis Megan décida qu’il était temps de rentrer, elle avait super faim ! Les deux femmes se quittèrent donc en souriant et se disant qu’elles se verraient à la prochaine séance.

L’algophobe grimpa l’escalier, elle se sentit toute courbaturée et comprit que même s’il ne semblait pas physique, ce sport l’avait épuisé. Elle pensa machinalement à Lisa et se posa des questions : celle-ci la dévorait un peu des yeux… Elle avait surprit un regard identique à celui de la blonde de Luxuria. Merde ! Espérons qu’elle se trompe. Elle rentra dans son studio et Ezio miaula avec entrain : content de la voir. Elle le caressa et remplit sa gamelle avant de s’étendre sur son canapé usé et rapiécé. Faudrait qu’elle songe à changer de logement et de meubles… Elle avait une paye correct à présent en plus, c’était tout à fait possible quoi. Elle pensa encore à son beau-père, se souvenant sans le vouloir de ce qu’elle avait subit. Une vague de colère lui secoua la gorge mais fut vite dissipé par des questions : pourquoi avait-elle autant subit ? Qu’avait-elle fait ? Pourquoi ne pouvait-elle pas savoir ? Décidée à cuisiner, elle se releva et se fit chauffer du cassoulet. Elle avait besoin de la vérité pour enfin tourner la page et si en bonus, elle pouvait lui en coller une, c’était parfait. Elle hésita alors : devait-elle s’endormir en pensant à lui ? Non, si elle tombait dessus, il risquait de se réveiller en sueur. Mais ça serait amusant ! Sauf qu’elle ignorait à quoi il pouvait rêver. Imaginez, il est à Luxuria et avec la mère de la brune… Rien que d’y songer, elle frissonna et éclata ensuite de rire. Au moins, ça ne lui coupait pas l’appétit. Elle se vengerait oui, mais pas ce soir. Là, elle voulait comprendre, savoir toute la vérité et pouvoir juger les raisons de cet enculé. Ensuite, elle pourrait le torturer et même sa mère y aura droit : après tout, elle n’avait jamais rien fait pour l’aider… Oui, sa mère fermait les yeux, préférant savoir sa fille battue plutôt que de chercher un travail. Un parasite… Voilà ce qu’était la mère de Megan. La jeune femme la détestait de plus en plus. Elle prit une longue inspiration puis soupira. Elle se leva pour se prendre une bière et une cigarette. Se jetant dans le canapé, elle alluma la télévision pour voir : tellement vrais. Certes, c’était pourri mais en même temps, c’était comique. Alors qu’elle s’abrutissait devant l’écran, elle pensait toujours à savoir comment obtenir la vérité, comment savoir les raisons qu’avait cet enfoiré. Mais même si elle les obtenait, à quoi cela lui servirait ? Elle l’ignorait et cela l’agaçait de ne pas comprendre pourquoi avoir tant envie d’une chose dont elle ne saurait de toute façon pas quoi en faire ? Mais surtout : comment l’obtenir ? Elle afficha un sourire et écrasa son mégot. Une longue gorgée de bière plus tard et elle éteignit la télévision pour se diriger vers sa douche. Elle avait trouvé ! Enfin, plus ou moins… Tout d’abord, trouver un royaume qui pourrait l’aider à obtenir la vérité. Ensuite, s’endormir en pensant à son beau-père, le torturer toute une nuit en le harcelant qu’elle veut la vérité. De là, elle pourrait peut-être glisser des indications pour que la nuit suivante, il se retrouve dans le royaume qu’elle aurait préalablement trouvé. Et là, elle le cuisinerait. Mouais…Trop compliqué tout ça. L’eau dégoulinait sur son corps alors qu’elle poussait un soupire en se triturant les méninges pour trouver une solution.


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Le royaume de la Vérité
Nouveau monde, questions et angoisses

Elle ouvrit alors les yeux pour se retrouver dans du sable d’un blanc incroyable. On aurait d’abord pu penser à de la neige, mais c’était bien du sable. Où était-elle tombée ? Elle regarda autour d’elle et vit que d’un coté, il y avait une imposante forêt qui sortait du sable. De l’autre, il y avait un monastère, ou peut-être était-ce un fort. Voir même un mélange des deux. Elle décida donc de se diriger vers le bâtiment. Elle passa le pond levis et fut impressionnée de ce qu’elle vit alors. Les murs extérieurs étaient si épais et haut qu’on ne pouvait vraiment pas imaginer ce qu’il y avait derrière. C’était une grande ville, les rues semblaient bordéliques et surement qu’il était simple de se perdre. Il y avait beaucoup de gens, tous semblaient étranges… La plupart étaient habillés de grandes robes blanches et lisaient des livres en marchant d’un pas tranquille. Des érudits ? On dirait bien… Bizarre tout ça. Elle avança alors et se dirigea vers un bar. Commencé par là pour obtenir des informations sur ce royaume. Savoir où elle était et si elle risquerait encore sa vie ou non.

Une fois dans le petit bar, elle remarqua qu’il ni avait qu’un client et le barman. Et bien… Ici, ça ne se bousculait pas pour boire un coup ! Déjà, c’était mauvais signe… Un royaume qui ne boit pas, c’est toujours mauvais signe. Elle s’installa au comptoir et commanda une bière qu’on lui servit dans la seconde. Elle but alors une longue gorgée, la bière n’avait pas de bulles et elle était chaude… C’était immonde !

« La bière vous convient ?
-Pas vraiment… Trop chaude et éventée… Je comprends mieux pourquoi personne ne vient ici. »

L’homme se rabougrit et retourna essuyer des verres. Megan fut surprise : elle n’avait pas pensé dire ça, au mieux, elle aurait dit que ça allait, pas que ce n’était pas bon, un minimum correct quoi. Surtout qu’elle ne payait pas... C’était comme si elle n’avait pas réussit à contrôler sa parole, comme si dire la vérité avait été obligatoire. Où est-ce qu’elle était tombée ? Elle se tourna alors vers le seul et unique client de l’établissement et lui fit un sourire tout en réfléchissant à ce qu’elle allait dire. S’assurer qu’elle ne dirait rien sans le vouloir.

« Bonjour. Dites… C’est quoi le nom de ce royaume ?
-Bonjour… Il a plusieurs noms. Certains l’appellent le royaume des sources. D’autres disent : le royaume de la vérité. Et enfin, on dit aussi : le tribunal. Je suis de passage, on m’a envoyé ici pour une affaire. Je vends de la bière voyez vous. Et je voulais agrandir mon commerce à ce royaume.
-Le tribunal hein ? J’aime pas trop ça… Pour la bière, je pense que la votre sera surement meilleure que celle-ci… Merci ! »

Elle vida son verre, fit une grimace et se leva pour quitter cet endroit. Une fois dans la rue, elle décida qu’elle allait inspecter mais discrètement ce royaume. Le royaume des sources, mais quelles sources ? Ou encore la vérité… Finalement, elle avait trouvé le royaume qu’elle cherchait mais restait encore à savoir si cela l’aiderait. Sans oublier de trouver le moyen d’amener ici son beau-père… Mais l’autre surnom de ce royaume, le Tribunal, cela l’inquiétait un peu. L’algophobe pensa de nouveau à son histoire à Kazinopolis et elle était persuadée que ça allait ressortir ici. Comme si ce n’était pas un hasard ou pour son bon vouloir qu’elle avait terminé là. Perdue dans ses pensées, elle bouscula quelqu’un et s’excusa comme jamais. Bordel de merde, elle stressait trop ! Rien que d’imaginer qu’elle allait passer dans un tribunal et revivre une exécution publique, elle en avait mal au ventre et son rythme cardiaque c’était amplifié. L’homme qu’elle avait bousculé lui fit un sourire, disant qu’il ni avait aucun problème, surement voyait-il son stress sur son visage. C’était un homme d’un certain âge, des lunettes en demi-lune sur le nez, des cheveux gris et un petit bouc grisâtre. Megan trouvait qu’il avait vraiment l’air d’être intelligent et que c’était un érudit, un philosophe ou un truc dans ce genre. Elle se lança alors.

« Désolé… Dites, j’aimerai comprendre. Pourquoi ce royaume est appelé le royaume des sources ?
-On nous la pose souvent cette question. Et bien c’est simple : ce royaume possède un pouvoir unique et les gens qui vivent ici s’en servent pour apprendre des choses. Ceux qui se sont installés ici ont tous le même objectif : aller à la source des choses ! Analyser et comprendre les choses. Bien sur, nous étudions tous des sujets différents. Certains cherchent la source de Dreamland, comment ce monde est apparut, d’autre cherche à comprendre comment est né ce royaume et dans quel but. Certains veulent juste trouver le sens de leurs vies, moi par exemple, je recherche l’explication sur les voyageurs… Comprendre pourquoi vaincre sa peur est quasiment obligatoire pour le devenir. Vous comprenez ?
-Je vois le genre ouais. Mais si vous cherchez des réponses, pourquoi ce royaume peut aussi s’appeler celui de la vérité ?
-Ah ça… Et bien c’est le pouvoir de ce royaume. Plus on avance vers le centre de ce fort et plus il est difficile de mentir. Ce royaume agit comme un sérum de vérité si vous préférez. C’est pour ça que nous étudions ici : pour apprendre la vérité sur nos questions, aller à la source des problèmes. Le souci, c’est que la vérité peut varier d’une personne à une autre. Ce qui n’aide pas parfois
-Pourquoi le tribunal ? Cette question lui brulait les lèvres.
-Il y a quelques années, le monastère, au centre du fort, servait de tribunal. En cas de litige entre royaumes, on amenait les responsables à l’intérieur et on les interrogeait. Ainsi, ils étaient obligés de dire la vérité. Car dans le temple : mentir est impossible et si on essai de déroger à la règle, on en meurt. Mais cette pratique a été stoppée. Justement car chacun voit différemment la vérité… »

Megan avait plus ou moins tout assimilé. Elle remercia le vieil homme et remarqua ses oreilles : rondes. C’était un voyageur ? Et il passait donc ses nuits ici vue qu’il parlait de lui comme un habitant de cet endroit. Elle ne pouvait imaginer qu’elle ferait un jour un truc pareil : rester indéfiniment dans le même endroit, de quoi devenir folle ! Elle imagina être coincée au royaume obscur, chez Pijn… Elle en eut des frissons. Décidée à visiter ce royaume, elle se dirigea donc vers le centre de la ville. Voir le temple enfin le monastère lui disait bien. Elle n’était plus stressée pour cette affaire de tribunal maintenant qu’elle avait des explications. Elle marchait donc tranquillement et en souriant. C’est alors qu’elle vit un autre type, bien plus dodu qui parlait à vive voix depuis son échoppe. Il proposait un artefact magique incroyable qui réglait tous les soucis. Par curiosité, l’algophobe alla jeter un œil. Le marchand vendait des boites à sources, d’après lui, il suffisait de poser une question à la boite pour qu’un papier en sorte, avec la réponse. Très pratique si on voulait apprendre quelque chose. Megan hésita, si c’était si efficace, pourquoi y avait-il autant d’érudits ? Elle prit une boite et l’observa. C’était juste un stupide carré en bois, rien d’incroyable et ça puait l’arnaque à plein nez. Pourtant… Pourtant on lui avait dit qu’il était difficile de mentir ici alors était-ce la vérité ou ce marchand était tellement habitué à vivre ici qu’il pouvait encore mentir sans le moindre problème ?

Elle hésita et décida donc d’en acheter une. Mais là, elle comprit que c’était risqué : le marchand demandait pas moins de deux milles essence de vie pour ça foutue boite à la con !! Plutôt crever que de l’acheter ! A ce prix, elle allait y laisser une jambe ou un bras… Et elle n’était même pas sure d’avoir suffisamment pour payer. L’idée de crever pour un achat lui paru ridicule : les poufs qu’elle connaissait, mourraient si elles vivaient ainsi. Quoique, c’était peut-être ça leur phobie : peur de ne plus pouvoir faire de shopping. Elle tenta de négocier le prix, mais rien à faire, ce n’était pas un marchand de tapis et le prix restait le même. Elle eut envie de le cogner, de lui faire mal. Détestant qu’on lui refuse quelque chose. C’est alors qu’une main la poussa sur le coté, genre elle empêchait de voir les marchandises. Et un jeune homme s’avança pour regarder les objets. L’algophobe le regarda, un peu surprise qu’on la traite de la sorte. Il était plutôt petit, environ un bon mètre soixante, à peine plus petit qu’elle quoi. Il avait une capuche qui lui tombait sur le haut du front et ses longs cheveux noirs sortait sous le couvre chef en longues mèches qui lui tombaient sur le torse. Un visage intéressant, oui c’était la qualification qui vint en premier à Megan : il avait des traits fins, presque efféminées, des yeux en amandes d’un bleu gris, un petit nez et des lèvres fines. Il portait un haut beaucoup trop large qui cachait en grande partie son corps… Le plus étrange, c’était ce truc accroché à ses vêtements, une sorte de guirlande avec des bouts de verre couleur émeraude qui brillaient sans la moindre ampoule. Il contempla une boite, fit un sourire. Son regard, son sourire, tout faisait de lui un enfant innocent, pourtant, vue son visage il devait avoir la vingtaine…

Il prit une boite et la fit tourner dans sa main pour l’observer sous toutes ses coutures. Il fit un sourire et parla alors d’une voix rauque et grave, une voix d’homme qui ne collait pas à son apparence presque infantile. A le voir comme ça, on lui aurait donné quoi, quinze ans, maximum mais à sa voix on lui en donnait beaucoup plus, à croire qu’il fumait trop et buvait beaucoup d’alcool fort. Sa phrase fut simple : quel est le pouvoir de cette fille ? Megan fut surprise et regarda alors un papier jaillir de la boite que le garçon attrapa entre ses doigts fins avec des ongles rongés, trop rongés même. Il lut le papier et rigola avant que celui-ci s’enflamme. Il jeta la boite, lança un regard au commerçant et dit que ce truc était une arnaque. Il tourna les talons, croisa un instant le regard de la brune et lui fit un sourire plein de malice avant de partir.

Troublée par son comportement, Megan décida de le suivre pour lui poser quelques questions, mais il marchait vite pour sa petite taille. Elle cria pour le faire ralentir mais il fit comme s’il n’entendait rien. Elle finit par arriver à sa hauteur, l’attrapa par l’épaule et le retourna. Elle vit alors sa main foncer et lui saisir la gorge. Le souffle coupé, elle fixa ce jeune homme dont le regard était devenu froid et dur comme l’acier. Elle eut un frisson et tout disparut autour d’elle…


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Lun 18 Fév - 13:37


Elle rouvrit les yeux et trembla de tout son corps trempé. Elle s’était endormie sous la douche ! L’eau bouillante ne l’était plus mais était encore un peu tiède. Elle se releva lentement, son esprit encore un peu brumeux et elle remettait tout ça en place. Qui était ce jeune homme ? Pourquoi s’était-elle réveillée comme ça ? Simple hasard ou c’était à cause de lui ? Elle l’ignorait… Mais ceci l’intriguait au plus haut point. C’est un peu irrité qu’elle sécha son corps grelotant et qu’elle se dirigea vers son lit. Se mettant sous ses draps dans une bonne odeur de shampoing et de lessive, elle trouvait ça agréable et relaxant. Enfin, elle avait trouvé le royaume, maintenant, elle pouvait y amener son beau-père… Mais… Elle voulait enquêter sur ce type également. Que pouvait-elle faire ?

A bien y réfléchir, il ne pouvait l’avoir réveillé. C’était juste le hasard, elle s’était endormie sous sa douche et la position quelque peu inconfortable avait finit par la réveiller. Il ne pouvait en être autrement et elle pensait trop. Elle poussa un soupire, ce mit au lit et pensa à l’enfoiré qui avait ruiné son enfance ainsi que son adolescence… Elle devait le trouver, elle devait trouver le moyen de l’emmener dans l’autre royaume. Le réveiller n’était pas compliqué, mais avait-elle une chance qu’il se retrouve ensuite dans le bon royaume avec elle ? Déjà, elle mit un réveil pour dormir une bonne heure, comme ça, elle avait le temps de le trouver, le torturer peut-être, puis le réveiller. Ensuite, elle pourrait retourner au tribunal, revoir l’autre qui l’intriguait et y retrouver son beau-père. Non, son plan était trop basé sur la chance, elle ne pouvait pas miser sur une variable pareil… Un rêveur se retrouvait vers la personne de son choix s’il s’endormait en pensant à elle ? Peut-être, mais là, elle n’en savait rien. Restait une autre solution… Trouver la phobie de cet enfoiré et le faire devenir voyageur, sauf que là, l’idée ne l’enchantait guère… Elle ferma les yeux, cherchant toujours comment s’y prendre sans parvenir à trouver ni même comprendre pourquoi ce besoin d’apprendre la vérité. C’était un connard, un homme qui frappait des enfants, était-ce vraiment important de chercher une autre raison ? Surement que non, mais ce soir, cela l’obsédait…


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Royaume des Tropiques
Rongeurs, retrouvailles et embrouilles.

Elle ouvrit alors les yeux pour se retrouver au milieu d’une petite clairière. L’air était chaud et très humide, en quelques secondes, elle serait couverte de sueur, le corps poisseux… Où était-elle donc ? L'air était remplit d'odeurs différentes, à croire qu'il devait y avoir beaucoup de fleurs dans le coin. Elle tourna sur elle-même pour voir le décor : des palmiers ici et là, des grandes feuilles qui camouflaient le passage… Un sol couvert de terre mélangé à des feuilles mortes et des fleurs de toutes les couleurs. D’immenses oiseaux surgirent dans le ciel en hurlant ce qui la fit sursauter. Les volatiles poussèrent de grands cris qui résonnèrent plusieurs secondes au dessus des arbres. Elle avait levé les yeux pour vérifier que rien ne lui fonçait dessus. Bon, déjà, l’endroit semblait calme, un bon début… Mais pourquoi était-elle là ? Elle avait pensé à ce type qu’elle détestait, mais elle ne le voyait pas dans les parages ce qui n’était pas normal. Peut-être qu’il ne dormait pas encore ? Impossible, on était en milieu de semaine, il travaillait donc le lendemain ou alors… Il culbutait sa mère. Rien que d’y songer, elle sentit une envie de vomir et passa sa main à ses lèvres. Faire disparaitre cette image de son esprit, vite, par tous les moyens. Elle porta donc son attention à une liane tombée sur le sol, s’efforçant de la détailler le mieux possible. C’était une liane plutôt fine et faite d’une texture étrange, on aurait dit de la peau mais ce n’était pas possible. Elle faisait quoi, quinze bons centimètres de diamètre pour plus de deux mètres de long, disparaissant derrière des fougères. C’était étrange, mais la vision d’horreur s’était estompée.

Elle avança alors de quelques pas, se demandant où elle pourrait aller. Au moins, dans une heure elle se réveillerait et pourrait chercher l’autre enflure mais en attendant, fallait s’occuper ! C’est alors que la liane remua et lui fit faire un bond en arrière. Merde ! C’était vivant ce truc ? Un serpent ? Si c’était le cas, c’était plutôt un lombric énorme vue sa texture, pas de quoi s’alarmer. C’est alors que les feuilles se mirent à remuer et une énorme tête poilue en sortit, deux longues dents apparaissaient sous une truffe qui remuait avec frénésie. L’algophobe resta immobile, ne sachant pas si l’animal était dangereux ou non. Une putain de souris !! Un rongeur gros de deux mètres de haut et encore il semblait plié en avant !! C’était quoi cette embrouille encore ? L’animal avança vers elle qui recula de plusieurs pas : préférant garder de la distance avec le rongeur. Sait-on jamais…

Une fois sortit des fougères, Megan put réaliser de la taille de la bestiole : sans la queue, son corps faisait bien trois mètres de long. Il avait un nœud papillon accroché à une de ses oreilles et un collier avec un cœur autour du cou… Mignon, écœurant et très étrange n’est-il pas ? Sans prévenir la souris bondit pour se retrouver derrière l’algophobe, elle sautilla autour de la fille en poussant des petits cris aigus surexcités. Elle voulait jouer dirait-on ou en tout cas, elle était gentille pour le moment. C’est alors que la jeune femme entendu des pleures, elle chercha autour d’elle sans voir personne. D’un coup le rongeur bondit et tomba sur elle, la collant au sol et lui reniflant le visage. Les deux canines trop proches de son visage, Megan n’osa pas bouger, un mouvement brusque et elle se voyait défigurer sans oublier qu’une souris ou un rat, ça transmet toujours des tonnes de maladies. Elle entendu un bruit et vit sur le coté des pieds qui venaient d’apparaitre avant de s’enfouirent le plus loin possible d’elle et du rongeur.

« Hey !!Revenez ! Sortez-moi de là bordel !! »

Mais la personne, homme ou femme ne ralentit même pas sa course et disparut derrière les arbres. La jeune femme poussa un soupire et attrapa la gorge de la souris. Désolé, mais elle avait mieux à faire que se faire lécher par un gros rat ! Une vague de douleur tétanisa le rongeur qui prit un coup de pied dans le bide pour que la brune puisse sortir de là. Malheureusement, l’animal était bien plus fort et résistant qu’elle ne l’avait espéré. Il ne lâcha pas prise et claqua des mâchoires devant son nez, cette fois, il était bien agressif ! Mais quelle conne ! Si elle avait réfléchit un peu plus, elle aurait comprit que c’était débile de faire ça ! En même temps, elle ne voyait pas comment ce sortir d’une telle situation.

« Morgan ? »

Quelqu’un l’appelait ? Non, elle était Megan, sa bague était toujours à son doigt et jusqu’à preuve du contraire, elle n’avait pas changé d’aspect entre temps. Mais cette voix… Elle lui disait vaguement quelque chose. Elle attrapa la gorge de l’animal pour tenter de le repousser, chose quelque peu ardue qui lui occupa les pensées. Inutile de chercher à qui était la voix si elle devait se faire bouffer par une souris avec un nœud papillon ! Une nouvelle odeur lui frotta le nez, on aurait dit un parfum... Enfin ce n'était pas l'odeur d'une plante naturelle mais dans le monde onirique, qu'est-ce qui était vraiment naturel?

C’est alors que le rongeur s’arrêta, il semblait regarder quelque chose qui l’intéressait énormément. Il lâcha Megan et partit en courant vers ce qu’il venait de voir. Il percuta un arbre avec force, faisant tomber plusieurs noix de coco sur son crâne et enfin, il s’écroula sur le sol en ayant perdu connaissance. Quoiqu’il ait pu voir, ça venait de sauver la vie à l’algophobe qui soupira de soulagement avant de se relever difficilement. Elle voulu épousseter ses vêtements et réalisa alors de sa tenu : une robe faite en feuilles reliées à une corde…. Elle portait la même chose en guise de haut qui lui cachait la poitrine, enfin cachait… Il fallait le dire vite, un mouvement de trop et ses nichons étaient visible pour tout le monde. Des bottes en cuir qui lui arrivait à la limite des genoux et enfin, des bracelets en os cerclaient ses poignets. Dans le genre femme d’une tribu d’aborigènes on ne faisait pas mieux mais ce costume ne lui plaisait pas du tout. Reste qu’elle aimerait bien savoir ce qui venait de lui sauver la vie. Par curiosité aussi, elle souleva sa jupe en feuilles pour voir ce qu’elle avait dessus, personne dans le coin elle pouvait le faire, et vit qu’elle portait une sorte de caleçon en peau de bête. Au moins, on ne lui verra pas le cul si elle court, tant mieux.

Elle releva les yeux et tomba sur une jolie blonde qui lui disait vaguement quelque chose. D’un coup d’œil à sa poitrine, la mémoire lui revint : c’était Julie ou Lucie ou un truc dans ce genre ! La blonde qu’elle avait vue à Luxuria avec Lithium et Nodox lors de son premier changement de sexe. Mais… Que faisait-elle ici ? La jeune femme habillée comme Megan s’avança alors que sa poitrine ballotait sous les feuilles. Bon, Meg’ en avait lourd sur le cœur, mais c’était rien comparé à celle-ci ! Elle aussi ça remuait autant quand elle bougeait ? Il lui fallait un soutif de toute urgence et à la blonde aussi. La jeune femme s’arrêta à quelques mètres de l’algophobe et l’observa, apparemment déçue.

« Tu me dis quelque chose… Mais tu n’es pas celui que je recherche…
-C’est toi qui a fais fuir la souris géante ?
-Oui… Je pensais aider la personne que je recherche. Me suis trompée, désolée…
-T’excuse pas de m’avoir sauvé la vie, c’était sympa de ta part Lucie.
-Hein ? Comment connais-tu mon prénom ? »

Oh la boulette ! Maintenant elle était dans la merde pour lui expliquer ça ou trouver une excuse. Quoique, c’était une rêveuse donc il ni aurait pas trop de souci pour s’en débarrasser. Mais… Elle faisait moins paumée et semblait même plus confiante. Ne pas être à Luxuria la changeait vraiment beaucoup. Mais bordel, il fallait absolument qu’elle change de tenue ! C’est alors que la blonde s’avança et colla son nez au sien, la foudroyant du regard. Et ben elle était vraiment différente ! Elle attrapa le menton de Megan pour l’obliger à la regarder dans les yeux. Quelques secondes plus tard, elle la lâchait déjà en voyant des veines noires apparaitre sur le visage de l’algophobe et surtout à cause de la sensation de picotement désagréable dans ses doigts.

« Ce regard… C’est toi Morgan ?
-Heu… Elle haussa les épaules. Oh et puis merde ! Elle retira la bague à son auriculaire et son corps se changea d’un coup en celui d’un homme. Yep c’est moi… Mais tu fous quoi ici ?
-J’en étais sure !
-Certes, mais ça n’explique pas ta présence ici…
-Et bien depuis notre… Elle s’empourpra. Rencontre. Mes rêves sont devenus moins bizarres et je m’en souviens parfaitement. J’ai même des pouvoirs en plus !
-Hein ??? T’es devenue une voyageuse ??
-Voyageuse ?
-Oh la merde… Et… C’est quoi ton pouvoir ?
-Explique-moi ce qu’est une voyageuse Morgan ! »

Son ton fut sans réplique. Elle était bien plus autoritaire que la dernière fois en tout cas, bien plus caractériel comme quoi, devenir voyageuse lui aura pas fait de mal. Mais de là à recevoir des ordres… Cela agaçait un peu le jeune homme qui serra les poings et détourna son regard de ses formes généreuses. Le parfum lui revint au nez et il comprit que c'était celui de la blonde. Il l'avait déjà sentit à Luxuria et se dit qu'il aurait du s'en souvenir. Normalement. Depuis qu’il avait la bague, il pouvait changer d’apparence, évitant ainsi d’être trop obnubilé par les femmes ou encore pour se faire passer pour quelqu’un d’autre en devenant un voyageur anonyme. Car Megan commençait un peu à être connu à Dreamland. Et pas qu’en bien malheureusement… Il remit la bague à son doigt et sentit sa poitrine grossir, ses cheveux pousser et son corps devenir plus petit. Le changement prenait quelques secondes tout au plus et pouvait parfois être douloureux, un peu. Mais là, ça c’était bien passé… Pour cette fois.

« Pourquoi devenir une femme ?
-Car c’est ma véritable apparence et comme ça je mate pas tes protubérances. Donc… Tu es une voyageuse, ça veut dire que tu t’es rendu compte de l’existence de Dreamland, ce monde quand on dort. Ce n’est pas un rêve, mais un monde à part entière. Cela signifie aussi que… Tu as vaincu ta phobie pour en faire ton pouvoir… Donc, quel est ton pouvoir ?
-Je peux changer d’apparence. Comme toi.
-Moi, c’est grâce à la bague, sinon je me retrouve coincée en homme.
-Une bague ? J’ai rien de telle pourtant…
-Normal, toi c’est TON pouvoir ! Moi mon pouvoir est tout autre…
-Et c’est quoi TON pouvoir alors ?
-T’aimes poser des questions sans répondre à celles qu’on te pose c’est ça ?
-Ouais ! J’ai été abusé par une femme qui se travesti ! Alors j’ai le droit de poser des questions !
-Pourquoi faut toujours que je sois dans des situations si débiles… »

La jeune voyageuse croisa les bras, soulevant au passage son imposante poitrine que Megan jugeait de tout sauf humain. C’était possible d’avoir « ça » sans se faire opérer ? Nan mais sérieusement, son bonnet c’était quoi ? Du F minimum ? Enfin, on notera que sous son truc en feuilles de palmiers, il ni avait pas de soutient gorge, pourtant ils tenaient parfaitement en place. Ferme la gamine. Enfin gamine, elle avait la vingtaine quand même donc n’abusons pas… Megan soupira et tendit la main pour toucher la joue de la blonde. Elle libéra son pouvoir pour créer une légère douleur.

« Mon pouvoir, c’est la douleur… J’avais peur d’avoir mal, d’être frappée… Peur de souffrir, qu’on me brise les os ou qu’on me défigure.
-Hein ? Elle repoussa vivement la main de la brune. Tu peux briser les os ou défigurer d’un simple contact ?!
-Non, je manipule la douleur. La mienne ou celle des autres. Si je te fracasse un os, il y aura un contact oui, mais violent. Maintenant, tu vas me dire le tiens ?
-Je te l’ai dis. Je change d’apparence… Je peux me changer en homme. Pour l’instant, je deviens un mec avec de beaux biceps, les cheveux bruns en brosse. Je suis alors bien plus forte physiquement et… Pas mal de filles se retournent sur mon passage… J’ai utilisé une autre apparence sur la souris pour qu’elle me coure après et qu’elle désire se jeter contre un arbre.
-Quelle genre d’apparence ?
-Un autre corps de femme, je suis alors métisse, les cheveux ondulés, des yeux bleus comme les tiens et un corps plus svelte avec une poitrine plus menue. Et de jolies fesses aussi. Cette transformation, je suis forcément en bikini par contre c’est vite lourd ! Et là, hommes et femmes se retournent sur mon passage. Je dois dégager des phéromones ou un truc du genre qui rend tout le monde fin fou de moi.
-Donc, un corps d’homme avec lequel tu es plus forte… Un corps de femme qui attire tous les regards. Et enfin ton apparence classique qui attire également tous les regards vue tes nichons. Niveau crise d’identité, il y a pire que moi en fait !
-On dirait oui… Tout ça par ta faute ! Si seulement tu ne m’avais pas… »

Megan couvrit la bouche de la blonde avec sa main et la colla contre un arbre. Elle venait d’entendre du bruit et ne voulait pas attirer le compagnon de la souris gisante sur le sol. En affronter une autre n’était pas au programme donc autant se faire discret. Elle se souvint enfin ce qu’elle faisait ici et pourquoi ! Elle avait voulu retrouver son beau-père à Dreamland pour le torturer et voir si elle pourrait faire de lui un voyageur afin de l’amener au tribunal et obtenir la vérité sur ses agissements. Sauf que tout ne semblait pas ce passé comme prévu…

Un autre rat surgit alors, il avait une oreille en moins et des cicatrices sur toute la gueule. Celui-ci, inutile de chercher à savoir s’il voulait jouer ça se voyait tout de suite qu’il allait s’amuser à les dévorer. Megan attrapa la main de Lucie et l’entraina avec elle dans sa fuite. Les deux jeunes femmes coururent alors comme des folles, sautant par-dessus des racines grosses comme des troncs pour enfin glisser sur un sol en pente et tomber dans un petit étang dont l’eau était d’un bleu azur comme sur les cartes postales.

La blonde se débattit pour que Megan la lâche, elle remonta alors vers la surface pour reprendre son souffle. Mais l’algophobe ne semblait pas décidée à remonter. Une intuition… Elle attrapa la cheville de l’autre, vit sous sa robe en feuilles qu’elle, elle ne portait rien du tout. La surprise lui fit boire la tasse mais elle tira sur la jambe pour faire redescendre la blonde alors que la grosse souris sauta du haut de la pente pour les rejoindre. Un combat aquatique serait encore pire que terrestre, elles devaient absolument se sortir de là. Et pas la moindre trace de l’autre enfoiré ! Elle cogita et comprit alors un truc : la personne qui avait fuit au début, était-ce lui ? Non… Il aurait lâché les souris sur elle pour s’en débarrasser ? La torturer encore même en étant qu’un putain de rêveur ? Elle avait quand même du mal d’y croire. Elle nagea le plus vite qu’elle pouvait mais n’avait jamais été très douée en natation. En revanche, la blonde s’en sortait à merveille, surement que ses flotteurs y étaient pour quelque chose. Si Meg’ n’avait pas été sous l’eau, peut-être aurait-elle bien rigolé de sa connerie, mais là elle ne put s’autoriser qu’un petit sourire.

Elle vit alors l’énorme gueule du rat foncer sur elle à une vitesse hallucinante. La jeune femme ne sut quoi faire, elle allait se faire dévorer, décapiter ou éventrer sans pouvoir se défendre. Un brun inconnu se mit alors entre elle et le rongeur et colla un uppercut du feu de dieu à l’animal. L’impact provoqua même une vague qui emporta la jeune femme. Mais c’était quoi ce bordel !? Elle termina sur une petite plage et cracha de l’eau après avoir bu encore une fois la tasse. L'air chaud fut une sensation étrange danss a gorge et ses poumons. Après être restée dans une eau fraiche, cela faisait étrange cette atmosphère chaude et humide. La souris était étalée un peu plus loin et se relevait avec difficulté. De son coté, le brun sortait de l’eau pour se transformer en une jolie petite blonde à gros seins. C’était donc son pouvoir ? Merde c’était franchement classe !

« J’ai usé de tout ce que pouvait faire ce corps… Désolé mais il ni aura pas de second round…
-Hein ? Tu as mis tout ce que tu avais en une fois ?
-Oui… Le corps d’homme dispose d’une force incroyable, je peux l’utiliser de façon modérée pour m’en servir longtemps ou utiliser la pleine puissance en une fois. Dans ce cas là, le corps est inutilisable le restant de la nuit.
-Deuxième fois que tu me sauves la vie… Merci.
-De rien. Elle lui fit un sourire. En remerciements, retire la bague, je te préfère en homme. »

Surprise par la proposition de Lucie, Megan fit un sourire et accepta finalement. Elle retira la bague de son doigt et une douleur lui traversa tout le corps. Son torse, ses épaules et ses jambes lui firent alors très mal. Elle tomba à genoux et sentit alors son entrejambe bruler. Elle poussa un cri de douleur et l’instant suivant, sa voix était devenu plus rauque, plus grave. L’algophobe se releva, le souffle court. Pourquoi ça faisait mal de temps à autre ? C’était une question qui resterait surement sans réponse. Et surtout, des fois alors qu’elle ne faisait rien de spécial, la bague annulait son pouvoir la transformant en homme, sans douleur par contre. Devrait-il user d’endorphine par mesure préventive ? Reste que Lucie sautillait de joie en voyant Morgan… Finalement, ce second nom n’était pas si mal que ça. Le rongeur s’était relevé et donna un coup de queue qui projeta la blonde dans l’eau. Le brun eut juste le temps d’éviter un coup de patte, il recula et dégaina son arme de prédilection : sa canne en sucre d’orge. Oui, comme arme contondante c’est probablement ridicule, mais c’est pourtant pas si pourris que ça.

Il colla un coup de canne au rat ce qui n’eut d’autre effet que de l’excité d’avantage. Un coup de l’animal envoya Morgan contre un cocotier et il évita par chance une noix de coco qui lui avait visé le crâne. C’est alors qu’un cri résonna et une personne tomba de l’arbre. L’algophobe pensa à ce satané pot de fleur et ce n’était pas le moment ni l’endroit pour venir dire de la merde. Elle tourna les yeux et vit alors un homme d’une quarantaine d’année, gisant sur le sol. Il portait un short de bain et il semblait s’être presque assommé en tombant. Morgan le connaissait ! Mais un coup de queue le projeta à son tour vers l’étang alors que Lucie en sortait. Les deux voyageurs terminèrent dans l’eau, collés l’un à l’autre pour leurs plus grand plaisir. Le brun avait la tête dans les airbags de la blonde qui le tenait dans ses bras en affichant un air de félicité. Genre c’était le moment pour ça ?

Il se débattit pour reprendre son souffle, s’étouffant presque entre les deux protubérances graisseuses de la jeune femme. Elle fut un peu déçue mais comprit enfin qu’il y avait plus important à faire : comme calmer ou tuer cette putain de souris. Ils sortirent alors de l’eau en courant vers l’ennemi. Le brun lécha rapidement sa canne pour activer son pouvoir. Il n’en revenait pas : il allait se battre pour sauver la vie de… De l’autre con ! C’était rageant ! D’un coup de canne, il percuta la gueule de la créature puis il ordonna à Lucie de faire quelque chose pour l’aider. Celle-ci se changea en une belle métisse au corps de déesse, vêtue d’un paréo autour de la taille et d’un bikini bleu ciel cachant sa poitrine. Elle approcha l’animal qui la renifla puis elle lui indiqua un arbre et sans prévenir, la souris se jeta dessus dans un coup de boule magistrale. Se collant la gueule à l’arbre tout en s’assommant. Comme ça, ils étaient enfin tranquilles ! Morgan se laissa tomber dans le sable et poussa un soupire. Il aurait bien voulu une cigarette et se souvint qu’il n’en n’avait pas sur lui vu sa tenu. C’était le temps de prendre une bonne résolution, même un peu forcée.


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Lun 18 Fév - 13:38


Lucie avait reprit son apparence et se dirigea vers le rêveur encore dans les vapes. Mais Morgan n'avait pas envie qu'elle se mêle de ça. C'était son affaire à lui! Et il voulait s'occuper lui même de son enfoiré de beau-père. Il n'aurait pas droit à un lot de consolation tel qu'une énorme paire de seins au réveil! Le jeune homme se leva alors d'un bond et attrapa le poignet de la jeune femme pour qu'elle arrête d'avancer vers le rêveur.

« Laisses le, il reviendra surement à lui… En tout cas je l’espère. C’est lui que je cherchais.
-Ah ? Tu le connais ? Lui aussi tu compte le… Sous ton apparence de femme ?
-Hein ? Mais bordel tu penses qu’à ça ?? C’est le mari de ma mère ! Un putain d’enfoiré que je déteste ! S’il me touche ça sera uniquement pour souffrir !
-Moi aussi tu m’as fais souffrir…
-Mais bordel tu as finis de jouer ta victime ? A quel moment t’ai-je fais souffrir ? »

Elle s’avança alors vers Morgan son nez toucha presque le sien. En revanche, sa poitrine touchait déjà son torse et ce fut quelque peu perturbant pour le jeune homme. Il avala difficilement sa salive, se sentit mis à nu sous le regard de cette fille. Elle s’apprêta à répliquer mais un gémissement leur fit tourner la tête vers le rêveur qui revenait enfin à lui. Morgan fut content, il avait enfin retrouvé cet enfoiré et à présent, il allait pouvoir le cuisinier ! Déjà voir s’il parlait quand on le questionnait sur Megan, puis voir quelle pouvait-être sa peur. Il repassa la bague hermaphrodite à son doigt et redevint une femme sans avoir d’autre douleur qu’à la poitrine et un peu aux hanches. La jeune femme se baissa pour mieux regarder l’homme qui avait si souvent hanté ses cauchemars, sachant à présent que c’était un sbire de Pijn qui jouait avec son apparence. Mais dans l’autre monde, c’était bien lui qui la tabassait, il n’avait aucune excuse ! Elle attrapa l’homme par la gorge et le tira vers elle pour qu’il puisse bien voir à qui il avait affaire. Elle lui fit un sourire et le relâcha.

« Salut. Comment-vas ? On peut discuter ?
-La souris… Où est la souris ? Son regard était dément, pire que tout ce qu’elle avait déjà vue de lui.
-Hein ? Le rongeur ? Bah il est calmé pour le moment…
-Tues-le ! Je ne veux plus qu’il m’approche !! Tues le, pauvre conne ! »

Et sans prévenir, il colla un crochet à la brune qui se retrouva le cul par terre. Il cognait toujours aussi dur, même pour un rêveur. Mais il venait surtout d’activer le mode berserk de Mergan qui vit rouge et se releva d’un bond. Son genou vint exploser le nez du rêveur et elle le colla au sol d’un autre coup de pied. Ce fut Lucie qui vint l’arrêter car elle avait comprit que sa compagne était partit pour le tuer sans obtenir la moindre information. Megan colla un coup de coude à la blonde en amplifiant la douleur, elle ne voulait pas qu’on s’en mêle : il allait souffrir et crever ! Elle allait se venger de dix ans de maltraitance et au diable la vérité ! Elle lui infligerait chaque nuit des tortures et ce jusqu’à ce qu’il se suicide réellement, qu’il perde gout à la vie, qu’il sombre dans la dépression et la folie. Il fallait qu’il paye, qu’il souffre et qu’il crève ! Elle serra le poing et lui brisa le nez d’un puissant coup qui lui fit un mal de chien, elle s’était surement foulé le poignet ou brisé un doigt, mais rien à foutre, l’endorphine fera le boulot pour qu’elle puisse continuer.

D’un coup, une sérénité incroyable s’immisça en elle. Elle ferma les yeux, prit une longue inspiration et se sentit bien, tellement bien. A croire qu’elle venait de fumer une weed trop puissante qui l’avait scotché dés la première latte. Elle recula en souriant et laissa sa victime tranquille pour voir une métisse la foudroyer du regard.

« Colle-toi une gifle. Encore… Encore… Encore… Retire ta bague, tais-toi et calme-toi. »

Sans pouvoir réfléchir correctement, Megan s’exécuta et se colla plusieurs gifles avant de retirer la bague pour tomber à genoux et reprendre son apparence masculine. La métisse le coucha au sol en lui appuya sur l’épaule avec son pied et lui ordonna de ne pas bouger. Elle se changea alors en blonde et Morgan sentait déjà son petit nuage qui s’effondrait autour de lui. Elle venait de le manipuler ! La garce ! Mais au moins, son envie de tuer l’autre enfoiré avait disparut… Il avait donc retrouvé son calme. Reste qu’elle avait osé le manipuler ! Il se redressa et sentit des courbatures dans tout son corps, effet secondaire du pouvoir de la fille ? Probablement…

« Je t’interdis d’utiliser ton pouvoir sur moi !
-Je te rappel que tu as profité de ma naïveté ? Que tu viens de me cogner et d’utiliser ton pouvoir sur moi il y a une minute ? Alors ta gueule ! Et ne me dis surtout pas ce que je dois ou ne dois pas faire ! »

Mon dieu… Qu’était devenue la gentille rêveuse, timide et innocente de Luxuria ? Elle était devenue cette fille qui criait plus fort que Morgan et qui lui donnait des ordres. Finalement, elle était plus gentille et moins garce dans le royaume du sexe et de la débauche. Pour elle, c’était l’effet inverse que sur tout le reste du commun des mortels. C’est avec un élan de nostalgie qu’il repensa à sa première rencontre avec Lucie, elle semblait si douce, si gentille… Et là c’était une harpie prête à le saigner s’il ne l’écoutait pas. Il se releva alors, fit craquer ses doigts et lança un regard noir à la jeune femme. Lui pointant son index sur le sternum et il appuya dessus. Il commençait à perdre patience, ce n’était pas une petite nouvelle qui allait lui donner des ordres ou lui dire quoi faire. Elle croyait quoi cette gamine ? Qu’elle était sa meuf ? Qu’elle pouvait lui dire : enlève ta bague, mets là, quand ça lui chantait ?

« On se calme pour commencer. Tu es quoi toi ? Une petite nouvelle dans ce monde qui croit tout savoir ? J’ai fais de toi une voyageuse sans le vouloir. T’es que les dégâts collatéraux d’une de mes nombreuses galères ! Alors maintenant, tu vas fermer ta jolie petite bouche ou je te promets que je vais perdre patience. As-tu une seule idée de ce que ce type représente pour moi ? Non ! Imagines tu qu’il a passé son temps à me tabasser quand j’étais jeune ? Que ma phobie de souffrir vient uniquement de ses agissements ? Que à cause de lui j’ai vécu une putain de vie de merde !? NON ! ALORS C’EST TOI QUI VA LA FERMER !! »

Ses derniers mots résonnèrent dans la jungle et la petite blonde en avait les larmes aux yeux. Morgan remit sa bague, il commençait à en avoir marre de passer d’un sexe à l’autre. Peut-être que pour Lucie c’était amusant, mais pour lui, c’était vite lourd. Redevenue Megan, elle prit une longue inspiration, chercha à se calmer puis se dirigea vers son beau-père pour lui tirer les vers du nez. Elle lui fit un sourire amusé. Maintenant, l’interrogatoire allait pouvoir commencer ! Elle se frotta les mains, prête à délecter la suite, donc par quoi commencer ?


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Lun 18 Fév - 13:38


Elle ouvrit alors les yeux en sursautant et tourna la tête vers son réveil qui hurlait. Merde déjà le matin ? D’une main lourde et endormie, elle frappa l’appareil pour le faire taire. La brune se redressa lentement dans son lit, vaseuse, elle avait l’impression de ne pas s’être reposée. Des courbatures dans tout le corps et une douleur à la mâchoire lui rappelèrent sa cuisante défaite avec sa nouvelle amie Lisa. Son chat bondit pour venir se lover entre ses jambes et ronronner, il frotta sa tête contre la joue de Megan. La jeune femme le caressa alors que son regard était vitreux, elle avait un mal fou à rester éveiller, à remettre ses idées en place. Elle avait vue Lucie et son beau-père… Finalement, en une nuit, elle n’avait pas réussit à faire de lui un voyageur ni obtenir la moindre information. Elle soupira. Bon et ben un café alors ! Ensuite, elle devrait aller faire des courses. Un rapide coup d’œil à la fenêtre lui montra qu’il faisait encore nuit dehors. Son esprit brumeux fit enfin des connexions entre ses neurones et elle comprit. Son réveil ! Elle l’avait mit pour qu’il sonne au bout d’une heure afin qu’elle puisse retourner au tribunal après avoir réveillé l’autre con.

D’un coup, elle se demanda comment elle comptait s’y prendre. Car si son plan c’était réalisé correctement, il y aurait eu un gros problème : comment aurait-elle réveillé son beau-père une fois devenu voyageur ? Ben oui, si elle l’avait tué pour le réveiller, il ne serait allé nul part ensuite. Elle bailla en se disant que c’était d’une galère et qu’elle s’était encore lancée dans un beau bordel… Elle se laissa retomber sur le dos, le regard posé sur le plafond. Dormir… Retourner dans ce royaume, retrouver Lucie et l’autre… Où étaient-ils exactement ? Enfin ils n’avaient pas du faire grand-chose en cinq minutes, elle les retrouverait facilement. Malgré son état, elle eut quelques peu de mal à s’endormir. Elle tourna, se retourna, sans jamais arriver à trouver le sommeil. Parfois elle avait chaud, elle repoussait la couette pour ensuite avoir froid. Elle soupirait, poussait des jurons en maudissant son réveil en se disant qu’elle aurait mieux fait de dormir et d’aviser sur place pour sa stratégie. Au bout d’un moment, elle se leva pour aller boire un verre d’eau, elle hésita à se fumer une clope mais préféra se remettre au lit. Bordel, il était déjà deux heures du matin… Elle avait laissé Lucie et l’autre depuis une bonne demi-heure. Pourvu que la blonde ne fasse pas n’importe quoi. Se remettant au lit, elle patienta un moment pour s’endormir, enfin…


-------------------------
Royaume des Tropiques
Retour, tribu cannibale et divinités.

L’air chaud et humide ambiant lui fit comprendre qu’elle était de nouveau dans cette jungle. Mais ce fut surtout l'odeur des fleurs exotiques qui grouillaient dans l'air qui lui fit comprendre qu'elle était bien au même endroit. Elle ouvrait les yeux pour regarder autour d’elle : à coté de l’étang sauf que les deux autres n’étaient plus là. Elle chercha rapidement pour voir où ils avaient pu partir, mais n’était pas traceuse elle ne voyait pas trop comment retrouver des indices. La grosse souris était toujours étendue au sol. Elle nota cependant qu’il y avait beaucoup de trace dans le sable : des petites pattes animales, et un nombre inquiétant même ! Elle entendit alors un petit cri très aigu et tourna la tête pour voir un petit rat, enfin un rat de taille normal qui fila dans sa direction. L’animal aussi était vêtu de feuillages c’était amusant de le voir comme ça. L’algophobe comprit enfin pourquoi il criait : un gros serpent lui courait après pour en faire son casse-croute. Elle prit sa canne en sucre, sauta et abattit l’arme sur la gueule du reptile. L’animal roula sur lui-même et lança sa queue telle un fouet qui faucha les jambes de la jeune femme.

S’écroulant dans le sable en poussant un juron elle vit les yeux jaunes de la bête qui montaient et plongèrent alors sur elle. De longs crochets baveux à quelques centimètres de son visage et une langue qui remuait frénétiquement dans le vide. Megan avait coincé sa canne dans la gueule du reptile mais elle n’arrivait pas à le repousser. Foutu royaume à la con ! Le rat revint alors et bondit sur le crâne de la fille pour sauter sur celle du reptile. La jeune femme remarqua que le rongeur avait une arme, une sorte de petite lance en bois avec le bout en pierre. D’un geste rapide et précis, le rat enfonça son arme dans le crâne du prédateur qui s’écroula sur le sol : mort. Pouvant enfin souffler, Megan se sentait soulager, cet endroit était atroce en fait, pourquoi elle ne pouvait jamais se retrouver dans un royaume tranquille et calme ? Quoique, vu l’endroit c’était une sorte de jungle au climat tropical, c’était surement très agréable, sauf qu’elle n’était pas tombée du bon coté du royaume. Surement…

« Merci pour aide, femme. Moi avoir pensé que dernière heure était venue. »

Elle tourna les yeux vers le petit rongeur qui la fixait et surtout, qui venait de parler. Encore un animal qui parle donc ? Bah… Ici tout ce qui pouvait bouger, manger et surtout tuer, savait parler, donc rien d’alarmant. Elle lui fit un sourire et se releva. Au moins, elle avait un allié et celui-ci semblait moins casse pied que la blonde. Peut-être pourrait-il lui dire où elle est passée justement.

« Dis… Aurais-tu vu une blonde et un mec d’une quarantaine d’année ? Elle, c’est une jolie fille avec des seins relativement gros… Lui, il a un bouc, des cheveux en brosses ainsi que des lunettes. Tu les as vus ?
-Oui ! Eux être amené pour cérémonie !
-Cérémonie ? Quelle cérémonie ?
-Cérémonie du grand repas. Nous avoir faim et eux être bien portant.
-Oh putain de merde ! Et… Tu peux me conduire à ce grand repas ? Rapidement ?
-Oui femme. Toi avoir sauvé moi. Puis moi avoir sauvé toi. Donc toi et moi amis à vie ! »

En espérant que cette amitié ne la conduise pas dans un autre piège. Et qu’elle ne finisse pas aussi en sacrifice pour nourrir une armée de rats. Le petit rongeur se mit à courir et sauta sur un rocher puis sur un autre, il se figea pour se retourner afin de voir que son amie le suivait. La jeune femme courut pour ne pas être distancée, mais c’était compliqué de suivre du regard un rat qui courait au milieu de la végétation, elle finit par se lasser et l’appeler. Lui proposant de monter sur son épaule et de lui indiquer le chemin. Devenu beaucoup plus simple pour avancer, Megan écoutait les indications du rongeur qui se nommait Marc. Oui un nom qui va comme un gant à un rat, nous en conviendrons. Après cinq minutes de marche dans les fougères, elle aperçu de la fumée qui s’élevait dans le ciel. Marc sautillait d’excitation à cette vision, expliquant que la cérémonie avait déjà commencé et que bientôt ses trente-deux enfants allaient pouvoir manger. Et bien… Il était productif comme paternel en tout cas ! Megan se garda de lui demander s’il avait une seule femme ou plusieurs, la vie des rats aborigènes ne l’intéressait pas plus que ça.

Lucie hurlait comme une folle et insultait les rongeurs qui la regardaient avec un intérêt tout particulier. Elle était habituée à être maté, mais pas comme ça. Là, ils regardaient sa poitrine, mais pas pour la beauté de la chose, mais pour la valeur nutritif de ceux-ci. Elle en avait les larmes aux yeux et ne pouvait rien faire. Attachée à un tronc d’arbre avec le beau-père de Megan, on la faisait tourner au dessus d’un feu de camps pour les rôtir afin de les bouffer ensuite. Elle avait usé de son pouvoir testostérone pour vaincre le gros rongeur, puis son pouvoir phéromone avait été utilisé contre les deux grosses souris et sur Megan, elle n’avait donc plus aucun pouvoir utilisable pour le moment. Lucie se maudissait d’être inutile et de ne rien pouvoir faire pour s’en sortir. Elle se rassura en se disant que ce n’était qu’un rêve, donc elle se réveillerait simplement. Heureusement. En revanche, elle ne supportait plus le vieux avec elle qui hurlait et pleurait comme un bébé. Elle aussi faisait si débile quand elle n’était qu’une rêveuse ? Elle repensa à Luxuria, à ses joues en feu devant Morgan, sa timidité incroyable… Oui, elle avait été si ridicule. Mais elle avait toujours été timide en même temps. Maintenant, elle avait prit un peu confiance en elle et surtout : elle avait du ré pondait face à l’algophobe. Le vieux hurla, il voulait partir et fuir le plus loin possible. Pourtant il devait bien se rendre compte que tout ceci n’était qu’un rêve, pas de quoi paniquer à ce point !

La contrôleuse arriva enfin dans une petite clairière, au centre brulait un immense feu de camp. La fumée piquait un peu à la gorge et une odeur de viande carbonisée embaumait l'air. De chaque cotés étaient enfoncés deux poutres pour en tenir une autre à l’horizontal et y étaient accrochés dessus Lucie et l’autre qui hurlaient comme des fous. Vu les braises, ils devaient avoir chaud mais étaient surtout enfumés. La brune avança alors que son compagnon rongeur sauta de son épaule pour disparaitre dans une foule de bestioles. Il ni avait pas que des rats, on pouvait également voir des lapins, des hamsters, tous habillés avec des feuilles de palmiers. C’était un spectacle insolite qui lui coupait l’envie de parler. Elle était entre l’amusement et la peur. Face à tout ce monde, elle ne pourrait jamais s’en sortir. Tous les rongeurs dansaient et chantaient autour du feu, ils n’avaient pas remarqué sa présence. Peut-être pourrait-elle avancer, courir et libérer les deux autres ? Au pire, ils seraient brulés mais ils s’en sortiraient sains et saufs. Elle fit un pas en avant. Les chants et les danses s’arrêtèrent et tous les yeux se tournèrent vers elle. Un frisson de peur lui parcouru l’échine : finalement, elle ne pourrait rien faire, mais rien à part finir accrochée à son tour à la broche. Tous lui foncèrent alors dessus. Réflexe défensif, elle serra sa canne dans ses mains, prête à se battre même si elle se savait perdue. Elle allait être mise en pièce par une armée de rats, lapins et hamsters… Putain comment ça crains !

« STOP !! ELLE AMIE A MOI ! »

Tous se figèrent et les regards se tournèrent vers le grand brasier. Marc était monté sur un caillou pour être visible de tous, il avait levé sa petite lance en l’air. Finalement, elle avait bien fait de le sauver, déjà il lui avait montré le chemin et là, il la sortait de ce bordel. Enfin… Peut-être qu’on mangeait ses amis humains dans cette tribu…

« Elle avoir sauvé vie à moi ! Elle amie ! Ne pas manger mais partager repas avec elle ! »

Il y eu un bruit de murmure récalcitrant et le rat tapa de sa lance le caillou pour obtenir le calme. L’algophobe avait bien comprit : si Marc ne trouvait pas mieux, elle finirait à la broche… Elle pria le dieu des rats pour qu’on l’épargne et qu’on ne la trouve pas appétissante.

« Elle avoir affronté méchant serpent pour sauver moi. Elle avoir risqué vie pour mienne. Grâce à elle, moi avoir tué serpent ! Tous les rongeurs firent silence. Moi devenu grand héros de tribu ! Moi grand guerrier tueur de serpent ! »

Une acclamation assourdissante éclata alors dans l’assemblée. Tous les rongeurs sautaient dans tous les sens en hurlant, c’était la cohue générale et Megan ne comprenait pas tout. Enfin elle comprit qu’elle y était pour quelque chose et donc, c’était probablement positif. Marc leva sa petite papatte et prit de nouveau la parole alors que le calme était revenu de son simple geste.

« Elle être notre déesse ! Elle avoir élu moi comme gardien de tribu, comme héros de peuple à nous ! Et nous manger déesse uniquement si grande famine ! »

Première réaction : elle était devenue la déesse des rongeurs et serait surement vénérée par eux pour les siècles à venir. Deuxième réaction : servir de repas en cas de famine ? Mais bordel !! Ils pensaient juste à manger et se reproduire en fait !? Elle décida de jouer le tout pour le tout et avança de plusieurs pas sous la multitude de petits yeux. Des regards hurlant la faim, d’autres la vénération et d’autres encore l’incompréhension. Son rythme cardiaque s’était intensifiée, elle avait la trouille et savait qu’elle n’avait pas le droit à l’erreur.

« Megan !! Sors-nous de là !! Et c’est quoi cette tenue ?? Pourquoi tu as disparus et tu reviens habillée autrement ?? »

La brune remarqua la panique dans la voix de son alliée, attachée à une broche au dessus d’un feu. Normal quoi… Elle contempla donc sa tenue et se retint d’éclater de rire. Longues bottes en cuir lui arrivant aux mi-mollets. Un petit short marron lui moulant les fesses et surtout très court. Elle portait une petite veste beige avec plusieurs poches. Une tenue faisant penser à Indianna Jones version femme. Si elle passait en Morgan, elle serait à l’étroit dans son short, donc surtout : ne pas retirer la bague. Et en plus, les rats la vénéraient elle, pas lui. Elle jeta un regard à la foule qui attendait de voir ce qu’elle allait dire ou faire. Prenant ainsi une longue inspiration, elle réfléchit à ce qu’elle pouvait dire.

« J’ai sauvé Marc car j’ai vu en lui une grande noblesse ! Un grand courage ! Il a prouvé qu’il méritait de devenir le tueur de serpent de votre tribu ! Ensemble… Nous pourrons chasser d’autres serpents et ainsi faire un grand repas sans pour autant manger ces deux humains ! »

Un hurlement explosa de la foule : personne ne semblait d’accord avec elle pour ne pas manger les deux autres. Bon et bien tant pis, elle avait tenté le coup… De son coté, Marc resta silencieux, apparemment, il réfléchissait à quelque chose mais son petit cerveau prenait du temps. Sauf qu’il devait se grouiller car à ce rythme, Megan allait finir sur le feu aussi. Un Lapin hurlait qu’ils devaient la manger aussi, qu’elle était folle, déesse ou non. Des hamsters hochèrent la tête, approuvant ainsi les idées de l’extrémiste à grandes oreilles. La jeune femme poussa un soupire, comprenant qu’elle allait en chier pour sortir de là… Elle devait au moins sortir Lucie de ce foutoir, son beau-père quand à lui n’était qu’un rêveur, qu’il finisse rôti n’était pas spécialement grave donc. Sauf qu’il ni avait pas l’ombre d’une chance pour sauver qui que ce soit vu qu’elle allait surement se faire dévorer aussi…

Un lapin blanc lança un regard noir à la brune, puis il bondit pour lui sauter à la gorge. Toutes dents dehors. D’un revers de la main, elle balaya le rongeur qui vola au sol sans le moindre ménagement. Son geste de défense passa pour un acte de rébellion aux yeux des autres ce qui mettait le feu aux poudres. Un hamster lui attrapa la cheville pour la morde au sang alors qu’un rat avait sauté pour lui attraper le bras. Elle tourna sur elle-même en secouant les bras et les jambes pour se débarrasser des bestioles enragées. Elle se concentra alors et libéra son pouvoir : suffering. Toutes les veines de son corps devinrent noires et gonflèrent, provoquant des douleurs à tout ce qui oserait la toucher. Elle ne tiendrait pas longtemps comme ça mais peut-être que ça suffira. Les rongeurs qui la mordaient et griffaient, cessèrent toute activité : surprit de sentir des picotements ou des brulures au contact avec la jeune femme. Le calme revint rapidement et Megan annula son pouvoir, le souffle court. La colère commençait à lui déchirer les entrailles.

« JE suis votre déesse ! Vous comptez me dévorer car vous refusez d’écouter ce que votre dieu vous dit de faire ?
-Amie-déesse ! Comprend que nous avoir faim. Nous vouloir nourrir nos familles.
-On a tué un serpent ! Il est énorme en plus ! Il pourra faire un très bon repas et on peut également en tuer un autre non ?
-Oui… Mais deux humains pas suffisant pour repas. Serpent servir pour hors d’œuvre.
-Hein ? Mais… Vous n’êtes pas si nombreux que ça quand même…
-Si déesse… Nous très nombreux. »

Marc leva la patte et indiqua les feuilles autour de la clairière. Elle vit alors un millier de petits yeux brillants, cachés dans la pénombre. Bordel de merde… Donc là, elle n’avait que les mâles, les guerriers de la tribu en face d’elle. Les femelles et les petits restaient à l’écart en attendant que le diner soit prêt. Déjà qu’elle avait pensé qu’ils étaient trop nombreux, là, elle comprit qu’elle n’avait vue que la partie visible de l’iceberg. Elle poussa un juron puis soupira. Lucie hurla qu’elle devait se grouiller car elle commençait à cuir. Son beau-père pleurait de plus belle et hurla des choses qui ne voulaient rien dire. Allé Megan… Réfléchis !

« La grosse souris !
-Quoi toi dire ?
-La souris énorme qui nous avait attaqué ! Elle pourrait vous nourrir non ?
-Nous pas des monstres… Nous pas manger cousins à nous.
-Mais bouffer des humains, c’est pas un problème !
-Pas problème, humain avoir très bon gout.
-On peut en trouver d’autres alors non ?
-Oui… Mais nous vouloir graisse de poitrine à elle. Et cerveau atrophié à lui.
-Je vois… Eux pas avoir bons gouts ! Enfin je veux dire : ils ne sont pas bons, vous allez tomber malades si vous les manger.
-Pas problème ! Nous habitués à maladies. Nous rien risquer même avec viande pourrie. Toi vouloir un morceau ? »

Elle poussa un soupire. Déjà, ils ne voulaient plus la manger mais pas moyen de négocier la survie des deux autres. Comment pouvait-elle les sortir de là ? Elle avança alors vers le feu et trouva une idée qui lui parut être excellente. Elle donna un coup de pied dans une des poutres et fit tomber la proche sur le sol. Ce fut Lucie qui prit le poids de la broche sur le visage et Megan s’en voulu, enfin au moins, elle ne brulait plus. Les rongeurs hurlèrent au scandale et la plupart se jetaient déjà sur leurs armes pour attaquer la contrôleuse qui se tourna, tendit les bras pour les arrêter.

« Attendez !! Je viens de vous dire qu’ils ne sont pas bons à manger ! Donc il faut lui cuisiner autrement pour que ce soit meilleur. D’accord ?
-Toi avoir une idée amie-déesse ?
-Oui… Il nous faut une marmite et de l’eau, on va faire un bouillon avec des légumes et des épices. Vous allez vous régaler. »

Un hip hip hourra déchira la jungle et brisa presque les tympans de la jeune femme qui ne pensait pas obtenir un résultat si concluant. Marc grimpa à sa jambe pour retourner sur son épaule : heureux et fier d’avoir l’honneur de se tenir sur la déesse des rongeurs. Il donna ses ordres aux guerriers, leur disant de trouver une marmite, des légumes et des épices. En quelques secondes, la clairière se vida de tout ce petit monde. Soulagée, Megan s’assit sur le sol et libéra Lucie et Hugues sous le regard méfiant du tueur de serpent. Elle lui expliqua que c’était pour éviter que le sang bloque dans les membres et ne donne pas un mauvais gout à la viande. Il sautilla de joie sous les conseils de Megan pour la cuisine. Finalement, il suffisait de jouer le jeu et leur promettre un bon repas… Restait donc à gagner du temps jusqu’au réveil à présent. Elle fit signe à la morpheuse de ne pas trop s’excitée, elle devait rester calme car il serait facile d’énerver de nouveau les rongeurs. Quand on son beau-père, à peine libre qu’il voulu fuir et plusieurs lapins jaillirent des fougères pour le coller au sol. Il hurla à se déchirer les cordes vocales, implorant qu’on enlève les boules de poils sur son corps. Si Megan ne le détestait pas autant, peut-être aurait-elle eu une once de pitié pour lui. Elle nota quand même qu’elle ne l’avait jamais entendu hurler ou parler ainsi, à croire qu’il vivait son pire cauchemar qui se résumait à une attaque de lapins carnivores…

« Et tu comptes nous faire bouillir alors ?
-Le temps de préparer les légumes, faire chauffer l’eau… On devrait se réveiller Lucie… je l’espère.
-Quoi toi dire amie-déesse ?
-Rien Marc… Je parlais à votre repas, lui disant que je la trouvais succulente.
-Oui, elle avoir belles rations de graisses. Elle servira à nourrir les petits.
-Hey !! Je suis pas grosse sale enculé de rat !!
-Lucie… Il parle de tes seins…
-Hein ? Ouais mais non ! On ne bouffe pas ma poitrine !!
-Ils n’en ont pas qu’après ça…
-Raison de plus pour ne pas y toucher comme le reste ! »

Megan lui fit un sourire qui se voulait rassurant. Elle espérait que trouver une marmite et la ramener ici prendrait déjà suffisamment de temps…


Isoshi
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Lun 18 Fév - 13:38


Mais elle se doutait qu’avec sa chance légendaire à Dreamland, les rongeurs allaient trouver ce qu’ils cherchaient et qu’elle allait devoir trouver pleins de prétextes pour gagner du temps. Sinon, ils pourraient fuir. Mais vue que Hugues avait été directement stoppé par des lapins, elle se doutait qu’il y en avait d’autre prêt à bondir. Sans oublier qu’être pourchassé par plus d’un millier de rongeur, ça serait vite galère et les chances de s’en sortir devaient flirter avec le néant. Elle fouilla dans ses poches, à la recherche d’une cigarette, mais rien. Poussant un soupire, elle jeta un regard à Lucie qui était couverte de griffures et de morsures.

« Tu me racontes ce qu’il s’est passé durant mon réveil ?
-L’autre a voulu me frapper pour s’enfuir, je ne savais pas trop quoi faire… Donc je l’ai laissé filer. Il est revenu quelques minutes après en hurlant et poursuivit par tous les rongeurs. Il s’est alors caché derrière moi pour que je le protège ou que je me fasse dévorer à sa place. Je ne sais pas trop ce qu’il espérait mais… On a été attaqué et on a rien réussit à faire. En quelques minutes, ils nous avaient collé au sol avec des lianes et des filets. Ils sont loin d’être cons et ont beaucoup d’armes. Sans oublier leurs dents et leurs griffes…
-Et ton pouvoir ? Tu ne pouvais pas l’utiliser sur eux, comme sur moi ?
-J’ai utilisé mes dernières réserves de phéromones sur toi… Me transformer ne sert donc plus à rien pour cette nuit…
-Merde… J’espérais encore que tu puisses nous sortir de là.
-Non, désolée… Donc, ils nous ont ensuite conduits ici pour nous faire cuire et tu es arrivée genre cinq minutes après. Et donc, tu étais passée où?
-D’accord…J'avais mis mon réveil. Je pensais trouver mon beau-père et en faire un voyageur en une heure... Mais me suis largement trompée dirait-on! Hey Marc !
-Oui amie-déesse ?
-On est dans quel royaume ?
-Celui des tropiques. Être grand royaume pour touristes et vacanciers. Très bon pour nous et nos familles. Nous manger ceux qui viennent dans jungle. Plage trop risquée car beaucoup monde et chats.
-Des chats ?
-Oui, beaucoup chats pour éviter que nous venir ruiner nuit des rêveurs. Nous maltraités et obligés vivre ici… Mourir de faim souvent… Et serpents vivre dans jungle.
-Je vois… »

Peut-être avait-elle trouvé un moyen de se sortir de là. Trouver des serpents, beaucoup de serpents et les amener ici. Mais… Les reptiles ne semblaient pas être très amicaux, donc négocier avec eux serait risqué. L’autre option : trouver la station balnéaire et les chats pour ramener les félins ici. Oui, c’était le mieux à faire ! Elle se leva d’un bond et Marc fut si surprit qu’il sauta de son épaule. La contrôleuse dit alors au rat et à la blonde qu’elle revenait. Elle devait faire vite et n’avait pas le temps d’exposer son plan à Lucie, surtout pas devant Marc. Elle partit donc en courant puis se stoppa net pour se retourner et regard le petit rat. Elle lui dit alors qu’elle voulait trouver des épices ou autres pour donner un meilleur gout au bouillon et donc, elle devait se rendre sur la plage où étaient les rêveurs. Marc lui indiqua d’une patte la direction, disant qu’elle devait toujours aller tout droit et que c’était à cinq minutes. Beaucoup de ses guerriers étaient allés par là pour trouver la marmite. Parfait ! Elle pourrait donc demander son chemin si elle voyait un rongeur en chemin.

Courant le plus vite qu’elle pouvait, elle activa son endorphine pour éviter de sentir un point de coté et ne pas sentir la fatigue. Malgré ça, elle entendait son sang battre à tout rompre dans ses oreilles. Elle sauta par-dessus des racines, glissa dans la boue mais ne ralentit presque pas. Elle devait faire vite, trouver les chats et leur dire où ils pouvaient manger des rongeurs ou jouer avec eux. Elle savait que par nature, un chat aimait jouer avec sa nourriture. Il suffisait de voir Ezio qui renversait sans cesse sa gamelle ou qui jouait avec sa peluche de souris. Une fois, une souris avait eu l’idiotie de s’introduire dans son studio. Megan se souvenait encore de l’horreur… En rentrant du travail, elle avait découvert du sang un peu partout sur le plancher pour enfin trouver son monstre étendu sur le lit en train de dévorer les restes d’une petite souris. Mettant du sang plein ses draps. Elle avait hurlé sur Ezio mais le chat n’en avait strictement rien à faire. Il s’était bien amusé et avait mangé un bon morceau. Si seulement son chat pouvait rêver et être ici, elle aurait pu lui demander de trouver les chats pour les amener dans la clairière. Ne doutant pas un instant que Ezio se lècherait les babines à l’idée d’un tel massacre.

Elle sauta par-dessus une autre racine et fit une roulade en touchant le sol pour ne pas écraser un lapin et deux hamsters qui semblaient ouvrir la voix pour le cortège derrière eux. Plusieurs rats, lapins et hamsters trainaient un gros chaudron pour l’apporter dans la clairière. Ils la saluèrent avec entrain mais elle ne ralentit même pas et poursuivit son chemin. Merde ! Merde ! Merde !! Ils avaient déjà la marmite !! Elle devait se grouiller ! Elle glissa, se tordit la cheville dans un nid de poule et fit un magnifique roulé boulé pour terminer dans du sable chaud.

Elle releva la tête, cracha le sable et poussa quelques noms d’oiseaux pour enfin voir qu’elle était arrivée à destination. Il y avait plein de rêveurs, des créatures qui vendaient des glaces, des churros ou des boissons. D’autres encore vendaient des souvenirs. Une grande piscine reliée à l’océan prenait la plus grande partie de la plage et un somptueux hôtel se dressait fièrement dans le ciel. C’était limite un building vue sa taille. L'endroit avait des airs de carte postale et c'était vraiment un truc à voir au moins une fois! La contrôleuse se releva, elle sentit son corps qui commençait à avoir du mal à suivre, mais elle ne pouvait pas abandonner maintenant. Sauver Hugues était optionnel mais elle s’en voudrait à tout jamais si Lucie venait à être dévoré par sa faute… Déjà que la blonde était voyageuse à cause d’elle et de ses pulsions… Après si la jeune morpheuse ne faisait pas une fixette sur Morgan, elle n’aurait jamais eu de telles emmerdes, ce n’était donc pas entièrement sa faute. Elle chercha à s’en convaincre sans trop de conviction et décida de chercher des chats pour faire quelque chose de constructif… L'endroit puait la crème solaire bon marché, le tabac et l'alcool. En même temps, il y avait un paquet de monde qui se prélassait au soleil, d'autre qui buvaient des cocktails sous des palmiers. Certains rêveurs faisaient gros bourges, chevalière en or, grosses lunettes de soleil et cigare, on voyait vraiment de tout sur cette plage. Il y avait aussi le jeune couple là pour la nuit de noce, c'était mignon et presque touchant.

Elle demanda à plusieurs rêveurs se dorant la pilule s’ils avaient vue un ou plusieurs chats. Tous lui dire que oui mais qu’ils ne savaient plus où. Elle chercha ainsi sans relâche mais commença à douter d’en trouver un au bout de dix minutes. Les bourges ne lui répondaient même pas, surement ne sentait-elle pas suffisamment le fric pour être digne d'intérêt. Elle traversa la grande piscine qui devait être deux fois plus longue qu'un stade de foot. Avec le chaudron, ils mettraient encore un peu de temps pour arriver et peut-être qu’ils attendraient son retour mais elle devait quand même se dépêcher car ils semblaient affamer et leurs patiences ne durerait pas longtemps. Sous des palmiers, au milieu de la piscine: se tenait un grand bar avec un comptoir faire en rondins de bois. L'algophobe interrogea le serveur, une créature au teint très mâte, à croire qu'il avait brulé au soleil. L'homme lui dit de se rendre à l'accueil pour avoir tout renseignement. Elle se pointa ainsi en trombe à l’accueil de l’hôtel pour demander s’il y avait des chats dans le coin. L'endroit était entièrement blanc: des murs en petit crépis blanc, le sol en carrelage blanc, le plafond blanc. C'était... Trop blanc!! Il y avait aussi des photos aux murs qui montraient de belles images de la plage, toutes axées sur la piscine évidemment. La dame de l'accueil était une créature, une belle femme en bikini qui lui dit que oui, elle avait vu es chats. Mais qu’ils étaient actuellement occupés par une affaire de la plus haute importance. Le conseil des chats, pour savoir s’ils devaient revoir leurs payes car d’après la jeune femme, les chats étaient de très grands marchands et ils adoraient négocier. Megan le savait, elle avait rencontré un vieux chat une nuit au bord d’un lac. Elle comprit qu’elle allait encore devoir marchander, mais proposer un repas d’une telle envergure devrait suffire à susciter leurs intérêts pensa-t-elle. La créature refusa de lui dire où se tenait le conseil et Megan dut lui coller un uppercut puis lui faire manger le comptoir pour obtenir des informations. L'endroit qui sentait un peu la javel, à croire qu'ils étaient un peu trop à cheval sur la propreté, fut alors souillé par une odeur de fer, de sang. On notera qu’elle a perdu toute patience et qu’elle agit vite sous la pression. La secrétaire lui dit que le conseil avait lieu à l’entrée de la jungle et lui indiqua l’endroit. Ce qui était impossible : c’est de là qu’elle venait ! Un autre coup fit voler les dents de la femme sur le comptoir -qui lui était un peu plus couvert de sang- mais celle-ci ne changea pas son texte et l’algophobe comprit qu’elle ne mentait pas.

Retournant donc sur ses pas, elle se demanda si les chats n’avaient simplement pas vue les rongeurs et avaient décidé de les suivre… Si c’était le cas, elle venait de tabasser une innocente pour rien mais surtout, plus grave, elle s’était fatiguée à courir partout pour des prunes ! On notera également l’absence de remord. Ne voyant personne à l’orée de la forêt, elle s’y engouffra s’en ralentir, espérant qu’elle avait vu juste et qu’il lui suffirait donc de retourner dans la clairière. Courant comme elle pouvait en usant de son endorphine pour dissiper sa fatigue, elle mit beaucoup plus de temps que pour l’aller. Elle fit une pause à un moment, sentant qu’à ce rythme, son corps flancherait si elle ne prenait pas le temps de souffler quelques secondes. Elle poussa des jurons et reprit sa course, elle aurait tout le temps de se reposer une fois Lucie saine et sauve.

La morpheuse s’était assise dans l’herbe, jetant des regards en coin à ce nommé Marc. Le petit rat affutait sa lance en affichant un air satisfait. Elle aurait pu l’attraper et l’écraser dans sa main, vu qu’il était le héros de la tribu, c’était l’otage tout désigné non ? Mais serait-ce une bonne idée ? S’attirer les foudres de toute la tribu ne l’aiderait pas à fuir. C’est alors qu’elle vit d’autres rongeurs arriver en trainant un gros chaudron. Mince ! Ils étaient déjà de retour ! Mais que faisait Megan !? Lucie regarda autour d’elle, l’angoisse de finir ébouillantée l’empêchait de réfléchir correctement. Elle se leva d’un bond et décida qu’il était grand temps de partir en courant. Trois lapins jaillirent des herbes et en un instant, elle fut saucissonnée et s’écroula sur le sol. Maintenant toute chance de fuir avait disparut…

Megan sauta par-dessus des racines et arriva enfin dans la clairière. Elle percuta le chaudron et s’explosa sur le sol dans une roulade ridicule en poussant un crie strident de jeune fille. Les joues roses de honte et aussi suite à cette course, elle se redressa tant bien que mal et vit que les rongeurs la regardaient avec intérêt. Elle s’excusa pour le bordel et contribua à amener la marmite sur le feu pour se faire pardonner… Genre comme ça, elle était sure de gagner du temps… Le chaudron fut rapidement remplit d’eau et tout le monde attendaient alors que l’eau soit suffisamment chaude. Megan resta assise à coté de Lucie sans chercher à comprendre pourquoi elle était ligotée. Elle jetait de nombreux regards aux alentours, espérant voir une queue poilue, une oreille ou un œil qui lui indiquerait la présence des chats, mais rien. Frustrée contre elle-même, la jeune femme frappa le sol et Marc crut que c’était le signal. Il sautilla sur place en agitant sa lance avec frénésie.

« Déesse dire de mettre humain dans bouillon !! »

Lucie hurla et Hugues lui ne dit plus rien quand les rongeurs se saisirent de lui. Megan resta tétanisée sans savoir quoi faire. Elle cherchait, cherchait mais rien ne venait. Elle avait tout misé sur des enculés de chats qui avaient proprement et simplement disparut. Elle se leva d’un bond, ses les poings et relâcha toute sa colère, sa frustration d’un coup.

« Si vous êtes là ! J’vous offre ce que vous voulez contre leurs vies alors remuez vous !! »

Elle espéra voir les chats surgirent des arbres et bondirent sur les rongeurs. Espérant qu’en disant ça, ils l’avaient entendu et qu’ils acceptaient de l’aider. Mais rien… Seuls les rongeurs s’arrêtèrent pour la regarder en s’interrogeant. Marc grimpa à sa jambe puis dans son dos pour venir sur son épaule.

« A qui toi parler amie-déesse ?
-A des enfoirés qui ne sont même pas là…
-Qui être enfoirés ?
-Je… Elle cogita alors rapidement, misant tout sur la peur qu’elle pourrait faire naitre en eux. Je parlais aux chats de ce royaume. Je suis également leur déesse et je voulais qu’ils entendent que je ne voulais pas qu’ils vous dévorent. Car j’ai appris qu’ils étaient en route pour venir ici.
-Toi dire vrai !?
-Bien évidemment. Pourquoi mentirai-je ?
-Toi déesse des chats ?
-Oui et également votre déesse.
-ARRETEZ TOUT !! »


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Lun 18 Fév - 13:39


La voix du petit rat résonna dans toute la clairière, même l’algophobe crut que son tympan allait exploser. Elle ne s’attendait pas à une telle réaction mais c’était parfait, elle avait toute l’attention de Marc. Bientôt, cette tribu de rongeurs allait pleurer à l’idée de se faire dévorer. Comme ça, Lucie et Hugues seraient enfin épargnés. Si elle y avait pensé plus tôt… Enfin elle venait d’y songer et si l’idée lui serait venue avant, surement aurait-elle trouvé ça ridicule. Fière d’elle, elle se prépara à expliquer ce qu’elle venait de dire à toute la tribu, imaginant voir déjà les petites moustaches trembler de peur, les truffes remuer à cause de la panique. Voir leurs oreilles couchées sur leurs crânes. Elle en jubilait presque. Mais Marc prit alors la parole.

« NOUS ENFIN LIBRE !!! Déesse à nous être aussi déesse chat !! »

Un hurlement, semblable à un coup de canon explosa alors. Jamais la contrôleuse n’avait entendu une foule hurler comme ça de joie. Elle ne comprenait pas tout, ils devraient être terrorisés et surtout attendre de savoir ce que Marc avait à raconter. Mais avoir simplement dit qu’elle était la déesse des chats semblait avoir suffit pour provoquer une joie immense. Elle nota que certains lapins, si heureux de l’apprendre, c’étaient dépêcher de retrouver leurs compagnes pour copuler. Donnant ainsi un petit coté Luxuria à cette jungle loufoque.

« Libérez ces deux humains ! »

Hein ? Déjà ? Si facilement ? Megan se tourna et vit Lucie et Hugues être détachés. La blonde vit un grand sourire envers la contrôleuse, la remercia avec entrain. C’est alors que les yeux de la jeune femme devinrent ronds comme des billes : surprise par ce qu’elle voyait. En un instant, Megan se retrouva enlacé par plusieurs cordes et saucissonnée. Elle tomba et fut rattrapée par plusieurs rongeurs, on la traina alors sur le sol. Des chants s’élevaient autour d’elle, tous dansaient et chantaient. Hugues partit en courant pour fuir ce bordel et Lucie fut menacée par plusieurs hamsters armés d’épées et de lances. Un lapin bondit et griffa le visage de la blonde. Lui faisant comprendre qu’elle devait partir si elle ne voulait pas être mise en pièces. Mais que ce passait-il à la fin ? Megan vit qu’elle se rapprochait du chaudron et son cerveau ne voulait plus comprendre, elle avait peur d’avoir comprit. Marc grimpa alors sur sa poitrine et la fixa dans les yeux. Il semblait un peu désolé mais en même temps, il y avait un petit quelque chose qui montrait une joie incroyable dans son regard.

« Moi être désolé… Toi avoir sauvé moi et fais de moi héros de tribu… Nous manger déesse uniquement si grande famine. En ce moment, grande crise, mais pas famine. Mais toi… Toi connaitre nos légendes n’est-ce pas ?
-Je t’avoue que durant ma formation pour être déesse pour rongeurs, j’ai du louper quelques cours…
-Et bien, légendes dirent que si nous trouver dieu des chats, nous devoir le tuer et nous baigner dans son sang pour être invisibles aux yeux des félins. Ainsi, nous vivre à jamais tranquille !
-Putain de merde ! Quoi ??
-Toi avoir bien compris… Moi désolé… Rituel être rituel. Pas ma faute. Toi simplement pas de chance. »

Entendre un rat lui dire qu’elle n’avait pas de chance lui mit un coup au moral. Mais ce fut surtout le passage expliquant qu’on allait la tuer, l’éventrer et se baigner dans ses tripes qui fut le plus dur à encaisser. Elle hurla alors et tenta de se débattre, mais rien à faire, elle était bien ficelée. Bordel et Lucie qui était partie ! Elle au moins, elle avait tenté de la sauver ! Quelle pute ! Megan se jura que si elle survivait, elle la retrouverait et la tuerait. Finalement, l’avoir changé involontairement en voyageuse ne lui avait pas du tout été bénéfique. Mais comme l’avait si bien dit Marc : elle pas avoir de chance. On l’accrocha à la broche et la suspendu au dessus du sol. Beaucoup de rongeurs dansaient en dessous d’elle et Marc revint avec un gros couteau de boucher. Il le trainait avec difficulté et appela un collègue à lui. Un vieux lapin, avec pleins de bracelets, un os dans le nez et d’autre en guise de boucles d’oreilles, s’avança alors. C’était surement l’ancien de la tribu, il prit le couteau et murmura des trucs incompréhensibles. Puis, il leva sa petite tête, presque mignonne, et enfonça la lame dans le ventre de la contrôleuse. Megan étouffa un cri et sentit son sang s’échapper de son ventre. Elle activa l’endorphine par réflexe sachant pertinemment que sa fin était proche.

De son coté, Lucie cherchait ce que Megan avait tenté de faire un peu plus tôt : trouver les chats pour la sauver. La blonde tenta de se transformer afin de voir si elle pourrait utiliser son pouvoir sur les félins ou les rongeurs, mais rien à faire, ses piles semblaient vides. Elle s’arrêta alors et regarda autour d’elle. Megan avait hurlé en voulant parler aux chats, donc, elle avait estimé qu’ils étaient probablement dans le coin. Lucie avait un peu suivit l’histoire, les rongeurs avaient décidé de tuer Megan car elle était la déesse des chats mais c’était faux, tout était faux suite à un enchainement de stupidités. Elle avait une idée mais c’était tout aussi con que les idées de la brune.

« Les chats ! Je sais que vous êtes là ! J’accepte d’être votre déesse ! J’accepte de vous servir vos croquettes, votre pâté, votre thon… J’accepte de vous caresser autant de fois que vous le voudrez, de vous serrez contre moi, contre ma poitrine ! Je resterai auprès de vous autant de temps que vous le désirerez et je rapporterai du lait autant de fois que possible. Alors s’il vous plait… Je vous en supplie… Sauver Morgan… Je l’aime… »

Des larmes coulèrent sur ses joues, elle renifla bruyamment et pensa alors qu’elle devenait folle. Voilà qu’elle parlait toute seule, qu’elle racontait à des arbres qu’elle était tombée amoureuse d’un homme qui n’en n’était pas vraiment un et surtout qui n’existait que dans ses rêves. C’est alors qu’une centaine de petits orbes lumineux apparurent entre les branches et les feuilles des arbres. Elle tourna sur elle-même et vit qu’elle était entourée. Un chat bondit alors à ses pieds et vint se frotter à ses jambes en ronronnant.

« Bikini obligatoire. Un mois. Non négociable. Ou alors, tu paye en essence de vie.
-En essence de vie ?
-Donc, vas pour un mois !
-Euh… D’accord… »

Une centaine de chats tombèrent alors sur le sol et d’un même mouvement, ils s’élancèrent en direction de la clairière. Lucie en resta abasourdit. Il avait suffit de donner des explications, de dire ce qu’elle ferait pour eux pour qu’ils se décident à bouger. Megan avait presque réussit, peut-être qu’elle aussi allait se retrouver ici durant un mois ou alors qu’elle payera en essence de vie.

Megan hurlait de douleur en voyant son sang se répandre sur le sol. Les rongeurs prenaient une douche avec son hémoglobine en hurlant de joie. Ils espéraient vraiment pouvoir tous se doucher dans son sang ? Ils étaient un peu trop nombreux pour ça mais surtout, elle ne voulait pas mourir ! Elle entendit alors des cris et releva les yeux : des chats arrivèrent par dizaine et se jetèrent sur les lapins, les hamsters et les rats. En quelques secondes, la petite fiesta pour la vider venait de tourner en champs de bataille, en carnage sans nom. Les rongeurs avec leurs armes semblaient n’avoir aucune chance face aux félins qui eux n’utilisaient que leurs griffes et leurs crocs. Quelques chats tombèrent sous les assauts mais la vague ne fut pas même ralentie. Le combat laissa vite place à une vague de panique et les rongeurs fuirent dans tous les sens. Une main se posa sur l’épaule de la contrôleuse dont la vision était devenue trouble. Elle sombra alors sans savoir exactement ce qu’il se passait…

A son réveil, elle était allongée au milieu de la clairière, son haut avec été retiré et un bandage lui couvrait le ventre. Megan remarqua l’absence de poitrine et comprit qu’on lui avait retiré sa bague. Morgan tenta donc de se redresser mais la douleur le cloua au sol. Il vit alors une imposante poitrine passer devant son nez puis un linge humide se poser sur son front. Lucie le fixait en souriant, elle semblait un peu inquiète.

« Désolée, je t’ai déshabillé pour te soigner…
-Et c’était obligatoire de me changer en homme ? Où est la bague ?
-Ici. Elle lui montra sa veste et une de ses nombreuses poches. Et non, ce n’était pas obligatoire, mais ce n’est pas interdit je crois ?
-Ouais… Merci… »

Il regarda autour de lui et fit une centaine de chats qui se léchaient les griffes, d’autres nettoyaient leurs pelages avec un soin tout particulier. A part des cadavres, il ni avait aucun rongeurs encore présent dans la clairière. Vivant ! Il avait survécu. Poussant un soupire de soulagement, il sentit ses yeux s’embrumé mais se retint de pleurer. Cette nuit avait été atroce et il avait perdu la trace de son beau-père. Il devrait remettre ça à une prochaine fois… Enfin, il pourrait le faire la nuit suivante, peut-être que le royaume sera plus calme, peut-être que Lucie sera encore là pour l’aider. Finalement, la blonde avait montré à quel point elle pouvait être utile. Il était content de la voir, heureux d’avoir fait ce qu’il avait fait pour qu’elle soit voyageuse. Même si au fond, il avait un peu honte… Le réveil n’allait pas tarder à sonner à présent et il se réveillerait pour une nouvelle journée, pourra ainsi se détendre de cette nuit et échafauder correctement un plan pour avoir son beau-père.

Fin Partie 1


Isoshi
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Lun 18 Fév - 13:40


En quête de vérité
Partie: 2


C’était enfin le matin. Megan se redressa dans son lit et la lumière du soleil qui pénétrait dans son appartement l’éblouissait un peu. Elle s’étira et bailla alors tranquillement. Après une nuit pareille, elle avait limite envie de se reposer, encore… Difficile quand même de se dire que ses nuits, enfin ses rêves, sont encore plus mouvementés que ses journées. Une odeur atroce lui prit le nez et la sortit de son état végétatif : ça puait un max dans ce studio !! Machinalement, elle leva un bras pour se renifler, mais nan, ce n’était pas elle qui sentait comme ça, en même temps, elle avait prit une douche avant d’aller dormir… Elle tourna alors la tête et comprit d’où venait l’odeur nauséabonde. La caisse de Ezio… Merde, elle avait oublié de la faire depuis un petit moment déjà… Pauvre bête, obligé de devoir affronter ça à chaque fois qu’il voulait se soulager.

Prenant son courage à deux mains, elle sortit de son lit et alluma la cafetière. Le temps que le café coule, elle aura fait la litière. Elle ramassa une écharpe posée sur une chaise et se l’enroula autour du cou ainsi que devant le visage. Sa servirait amplement pour ne pas mourir asphyxié. Elle prit un sac poubelle vide, l’ouvrit et coinça les bords à la litière. Là, elle prit une pelle pour gratter les cailloux et remuer ce… Ce tas de merdes, en même temps, ça l’était. L’odeur était encore pire une fois qu’on remue, mais fallait bien décoller les morceaux. Elle crut qu’elle allait tourner de l’œil. Elle souleva enfin la litière et vida son contenu dans le sac poubelle qu’elle ferma rapidement et balança sur son balcon : elle descendrait ça plus tard.

Elle se coula donc un café et alluma son ordinateur. Elle savait pas quoi faire, comme d’habitude. L’ennui est une chose terrible et une phrase vue un jour sur le net lui revenait souvent en tête : j’ai un pc, internet, une télévision, une console et pleins de jeux mais j’arrive encore à me faire chier. Triste réalité en effet… Elle alluma justement la télévision et décida qu’elle allait jouer un peu en même temps qu’elle se promènerait sur la toile. Un message lui dit qu’elle avait reçu une vingtaine de visites sur son profil et autant de messages… Foutu site de rencontre, il était grand temps de supprimer ce compte, surtout que ça l’agaçait : ce n’est pas là-dessus qu’on trouve quoique ce soit d’intéressant. Certes, le net est bien utile pour faire des rencontres, mais on est vite déçu par les autres, on a des attentes différentes ou simplement une vision des choses qui se contredisent. Si elle voulait trouver quelqu’un, elle pouvait sortir, rien que son travail pouvait l’aider à trouver. Mais bon, le célibat ce n’est pas si mal, quand on voit ce que l’amour peut apporter comme emmerdes. Ou encore le mal que l’on peut ressentir en s’intéressant à une personne qui elle, s’en branle royalement de vous et dit simplement qu’elle vous apprécie. La vie est ainsi faite, inutile de se torturer pour ça et inutile de chercher l’amour : ça n’arrive encore que au cinéma. Son pc sonna alors : une amie venait de lui parler. Une certaine Yûki, une geek vivant on ne sait où qui venait prendre de ses nouvelles. Son vrai prénom ? Megan n’en savait rien et elle ne s’en souciait pas vraiment alors qu’elle était amie avec depuis déjà plusieurs années. L’algophobe lui parla un peu, disant qu’elle hésitait à jouer à Assassin’s Creed. La réaction de l’autre fut expéditive : elle détestait ce jeu et sortit une tonne d’argument pour que la brune n’y joue pas. L’excuse la plus comique restait : je veux te parler, tu me manques quand tu n’es pas là. Mignonne cette petite quoi. Même si ce petit jeu était parfois très troublant. Megan opta donc pour un autre jeu qu’elle n’avait jamais testé et pourtant acheté depuis un bon moment déjà. On lui avait dit qu’il était bien mais très difficile mais pour raison inconnue, elle n’y avait jamais joué.

Jetant machinalement un regard à ses clopes, Megan hésita puis haussa les épaules : elle pouvait vivre une nuit à Dreamland sans fumer pourquoi aurait-elle besoin de s’empoisonner une fois réveillée ? Décidée à ne pas fumer, elle détourna les yeux sur un air de défis. C’est alors que Ezio bondit pour se placer devant l’écran plat, cachant le bas de l’écran et donc : les sous-titres du jeu. La jeune femme avait beau hurler ou l’appeler, Môssieur n’était pas décidé à bouger. Foutu chat à la con !! Elle se leva alors, se dirigea vers la gamelle du félin et lui mit une dose de croquettes aux thons. Le chat fila pour manger : elle avait gagné !

Le reste de la journée fut plutôt calme : Resonance of Fate et discussion avec Yûki et un autre pote geek. Sans oublier quelques discussions un peu troublantes avec une personne qui l’intéressait un peu, voir beaucoup… Sauf que pour l’autre le remarque ou finisse par se dire que Megan n’était pas une merde, elle aurait dut hurler ou peut-être se refaire le visage et le corps, enfin… Elle avait comprit que c’était mort et préféra donc oublier ou faire au moins genre qu’elle était passée à autre chose. Triste vie oui. Yûki était plus amusante et avec, il ni avait aucune prise de tête. Elle éteignit enfin la console, la télé puis le pc. Il était grand temps d’aller travailler. Un peu frustrée, elle envoya un message à la personne qui l’obsédait un peu même si cela ne changerait rien : quand la personne ne s’intéresse pas à vous, c’est mort, elle s’en fout de vous. Inutile donc de se voiler la face. Elle s’alluma finalement une cigarette : première de la journée vers dix-sept heures, elle tenait de mieux en mieux. Elle enfila un débardeur, un pull, des collants et une jupe puis une veste et il était grand temps de partir travailler.

Le trajet n’était pas long de chez elle au travail, mais elle avait le temps de réfléchir, un peu… Voir même beaucoup. Et involontairement, elle pensa à l’autre qui lui plaisait bien. Elle se mordit la lèvre en s’en voulant. Pourquoi y penser ? Cette personne s’intéressait à quelqu’un d’autre et savait pertinemment que Megan s’intéressait à elle. C’était encore une preuve qu’elle aimait souffrir ou simplement qu’elle était stupide, mais à bien y regarder c’était probablement les deux. Oui, elle aimait avoir mal, elle aimait les trucs impossibles et débiles. Finalement, avoir vaincu sa phobie n’aide pas : avant elle avait peur de souffrir physiquement, maintenant elle s’acharnait sur son état psychologique. C’est en se trouvant conne qu’elle arriva au Pub, inutile de dire qu’elle était de mauvaise humeur et que rien ne l’aiderait à se sentir mieux. Surtout qu’elle avait prévu une nuit plus que mouvementée et qu’elle arriverait à savoir, enfin, ce dont son enfoiré de beau-père avait peur. Restait que la nuit précédente avait quand même été un putain de bordel ! Elle n’aurait pas cru que ça tournerait ainsi et elle fut quand même contente d’avoir Lucie avec elle… Sauf que cette nuit serait surement identique, voir pire, elle devait s’y préparer donc. Mais quoi faire ? Elle était au travail et devait servir des bières ou autres alcools à des boulets. Un mec justement entra et se dirigea vers le comptoir, il semblait perdu dans ses pensées, son regard était triste. Rien que de le regarder, Meg’ avait mal pour lui, elle ne le connaissait pas mais étrangement, elle éprouvait une certaine empathie pour lui. Elle lui offrit sa bière en lui souriant, prise de pitié ou comprenant qu’il soufrait autant qu’elle, voir même plus. Le jeune homme avait les cheveux ébouriffés à croire qu’il ne se coiffait jamais : une chemise à carreaux genre bucheron ou punk et des piercings à l’arcade. Il était avec des amis mais malgré les discussions, les rires, il restait un peu à l’écart, comme si tout ceci ne l’intéressait pas, ne l’amusait pas. Quoiqu’il puisse avoir, cela semblait atroce ou difficile, on pouvait lire en lui une détresse et une déprime prêtent à exploser d’un instant à l’autre. L’algopobe ne savait pas quoi dire ou faire pour l’aider, mais pour une fois, elle se sentait d’humeur à être gentille, ce qui était, avouons le, plutôt rare. Elle finit par engager la conversation avec et plaisanta un peu. Ce faire accoster par la serveuse adorée de l’établissement fit son petit effet, il sourit enfin et Meg’ se sentit alors joyeuse. Il poursuivit la conversation plus facilement mais ne s’attarda pas sur ses problèmes, parfois, il semblait un peu perdu dans ses pensées, comme s’il cherchait ses mots. Jamais un regard ou une phrase mal placé, il était sympa et Megan pensa alors un truc : peut-être que c’était ça qu’il lui fallait, simplement parler à des gens biens, des gens qui cherchaient juste un peu de réconfort sans vouloir du sexe, sans chercher à s’intéresser à une autre personne. Juste de la simplicité, parler, rigoler et en rester là. Reste qu’elle se sentit mieux et même motivée : avoir remonté le moral de ce blond inconnu avait été pour elle bénéfique. Sans oublier que contrairement à plusieurs autres boulets de la soirée, lui ne demanda pas son numéro et laissa juste un petit pourboire en plaisantant.

La jeune femme rentra chez elle en pensant à ce mec triste, elle avait mal pour lui. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui montraient une souffrance qu’elle-même n’avait jamais connue. Et pourtant, Pijn lui en avait fait voir beaucoup… Elle se mit au lit, chassa de son esprit ce type pour s’énerver toute seule sur un autre : son beau-père.


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Cimetière de Dreamland
Rencontre macabre entre les tombes

Irritée au plus haut point, elle ouvrit les yeux et découvrit son environnement : finit les cocotiers, les rongeurs cannibales et les chats sauveurs ! Là, l’ambiance était bien différente : elle était au milieu d’une allée dans un cimetière, un énorme cimetière. Il faisait nuit et le ciel était dégagé de tout nuage, on pouvait voir les étoiles et surtout la pleine lune couleur sang. Pas très motivant tout ça, c’était-elle, encore, plantée d’endroit ? Elle avança alors tranquillement tout en fouillant dans sa veste en cuir noir de biker pour y trouver des sucettes à cancer, mais rien. Elle soupira, et s’attarda sur les poches de son jean tout aussi noir et surtout très moulant, mais rien. Elle sentait qu’elle avait les cheveux attachés, chose plutôt rare, ça lui rappela son adolescence et elle fit un sourire. Elle observa donc sa tenu : une veste en cuir, un débardeur rouge sang très décolleté avec des pressions pour ouvrir d’avantage sur sa poitrine, ensuite ce jean moulant et enfin : des bottes surement en peau de crocodile qui faisaient très cow-boy. Pas mal, ce n’était pas forcément à son gout, mais au moins, ça avait de la gueule !

L’odeur de l’endroit lui chatouilla enfin les narines : comment n’avait-elle pas sentit plus tôt cette odeur de décomposition ? C’était horrible ! A croire qu’il y avait des cadavres partout et qu’on avait oublié de les enterrer. Elle tourna sur elle-même et regarda les tombes en marbres ou en pierres. Sur l’une, un squelette gisait, appuyé à la stèle comme s’il était resté pleurer là jusqu’à ce que mort s’en suive. Elle fixa alors la tombe juste devant elle et poussa un cri d’horreur : il y avait son nom dessus ! Elle eut un frisson désagréable et comprit que c’était une expérience surement unique que de voir un truc pareil. Mais pourquoi sa tombe ? Et surtout : qu’est-ce qu’il pouvait y avoir dedans ? La tombe, contrairement aux autres, n’était qu’une malheureuse croix en pierre et le sol était encore en terre battue, comme si c’était encore frais. Elle entendit alors des bruits de pas et se tourna rapidement pour voir une silhouette qui titubait dans une allée un peu plus loin. Qui que ce soit, il marchait étrangement et trimballait une longue faux derrière lui, l’acier frottait sur le sol dans un grincement agaçant. On voulait lui faire peur ? Elle allait rencontrer la mort ? Cool ! Après avoir rencontré la claustrophobie, la solitude et la douleur, son nouveau pote serait la mort ! Pourquoi pas ! Elle avança alors vers la silhouette mais un bruit lui fit tourner la tête : quelqu’un plongea alors sur elle et la plaqua sur une tombe en lui collant une main devant la bouche.

« Surtout ferme ta gueule sale truie ! »

De quoi ?? On la traitait de truie ? Elle ne put résister et lâcha une vague de douleur qui obligea la personne à la lâcher. Elle posa son pied sur sa poitrine –un homme ?- et poussa avec force pour projeter l’intrus contre une autre tombe. Megan se releva alors et fit craquer ses doigts. Elle l’avait mauvaise et ce n’était pas nouveau alors inutile de surenchérir ! La silhouette mortuaire quand à elle, avait disparut… Pour le moment. Restait à savoir qui l’avait insulté. Elle se pencha, attrapa les cheveux courts de l’homme et l’obligea à se relever pour voir que, surprise, c’était cet enfoiré de Hugues !

« Parfait, ça m’évitera de chercher ! Alors, on a peur des cimetières ? Pauvre petit !
- Tais-toi ! Ils vont revenir !!
-Ils ? Mais ce truc était tout seul crétin !
-Je me moque du fossoyeur sombre idiote ! »

Et sans prévenir, il colla un uppercut dans le plexus de la jeune femme. La respiration coupée par la surprise et le choc, elle fut pliée en deux alors que Hugues lui colla un autre coup pour la jeter au sol sans le moindre problème. Se faire péter la gueule par un rêveur… Non mais sérieusement : où va-t-on ? L’homme disparut dans les allées alors que l’algophobe se relevait en s’essuyant le menton. D’accord, il voulait la jouer comme ça et bien aucun problème. Il allait morfler et pleurer comme un gosse, ça commençait un peu trop à l’énerver qu’il la cogne. Faut pas pousser Megan dans les orties! Un cri à glacer le sang résonna alors, elle tourna la tête et instinctivement, elle dégaina sa canne en sucre pour bloquer un coup de faux qui l’aurait probablement coupée net en deux. Ses pieds glissèrent sur le sol boueux mais elle tint bon. Devant elle : un squelette encapuchonné avec une faux, l’image type de la mort, de la faucheuse… Genre elle avait besoin de ça ! La créature ouvrit sa mâchoire osseuse et un cri aigu sortit entre ses dents. D’une poussée, la faucheuse fit reculer la Voyageuse qui vit s’abattre la lame mortuaire sur elle : jouant le tout pour le tout, elle poussa en arrière et s’écroula sur une tombe alors que la lame s’arrêta sur une stèle sans lui faire le moindre mal.

Bizarre, vu le choc, le bruit et la lame… La pierre aurait normalement été entaillée voir même dévastée. Et là : rien. C’était quoi encore cette embrouille ? Sauf que durant sa réflexion, la faucheuse attaqua de nouveau. Megan roula sur le coté, se redressa et lança son bras avec force. Sa canne explosa la moitié du crâne de son ennemi sans que cela ne le ralentisse. Bordel c’était immortel ce truc ? La lame siffla dans l’air, une sorte de note musicale vibra aux oreilles de la fille et l’instant suivant, elle voyait son sang gicler devant elle pour se répandre sur le sol. Elle recula de quelques pas, se posa une main sur son ventre bien blessé et libéra de l’endorphine pour se soulager un peu. La faucheuse attaque de nouveau, décidée à tuer sa victime. Megan hurla et bloqua la lame qu’elle obligea à toucher le sol, posant son pied dessus et elle colla son poing dans ce qu’il restait du crâne et l’explosa sans pitié. La créature s’écroula sur le sol : inerte. La jeune femme soupira et se laissa tomber sur son postérieur, les genoux relevés, elle passa sa tête entre et ses mains vinrent se poser sur l’arrière de son crâne. Recroquevillée sur elle-même, elle tenta de se calmer. Si son beau père avait peur de la mort ou des cadavres, ça promettait encore une nuit de merde… Y avait-il d’autre faucheuse ou était-ce la seule ? Comment savoir en restant là, en jouant la proie facile ? Elle releva la tête et jura à haute voix. Si au moins elle avait de quoi fumer pour se calmer… Elle pensa machinalement à Mickaël, lui au moins, il avait de la nicotine, il vivait peinard au royaume le plus pourrit de ce monde et arrivait à s’en sortir sans souci… Contrairement à elle qui galérait chaque nuit pour telle ou telle connerie. Au moins, si elle clamsait ici, il y avait déjà sa tombe… Mais de quoi Hugues parlait au juste ? Il avait peur de plusieurs choses, mais apparemment, le fossoyeur ou la faucheuse donc, ne lui faisait pas peur… Si ça, ce n’était pas flippant alors qu’est-ce qui l’était à ses yeux ?

Elle soupira encore et se releva, remarquant alors un paquet de cigarettes sur le sol, surement que son beau-père avait perdu ça durant sa fuite. Il faudra qu’elle pense à le remercier tiens. Elle chercha du regard : une petite chapelle, surement était-il là bas pour se cacher. C’était en tout cas le cliché de tous les films et donc, elle commencerait par ça… Elle alluma la clope et avança d’un pas décidé, elle saignait un peu mais avec son pouvoir et surtout de la chance, elle n’avait rien de grave.

Une fois le silence revenu, le cadavre sombra pour devenir poussière. C’est alors que le sol, là où il était tombé, c'est-à-dire exactement sur la tombe portant le nom de l’algophobe, se mit à bouger. Le sol remuait comme si plusieurs choses voulaient en sortir et d’un coup, la terre s’affaissa pour se changer en un trou béant et une grosse patte velue et surtout pourvue de griffes apparut en se saisissant au rebord. Un grognement et de la fumée sortirent alors ensemble du noir… Oui, la nuit promettait d’être longue, très longue.


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Lun 18 Fév - 13:41


Megan marchait d’un pas tranquille dans l’allée macabre, elle souffla la fumée par le nez et posa ses yeux sur la porte en fer du caveau. Le petit bâtiment était joliment décoré : des ornements un peu partout dans un style très… Macabre et gothique. C’était le genre de trucs qu’aimait bien la brune, même si ce n’était pas spécialement son délire de se promener dans les cimetières. Elle posa sa main sur le portail et poussa pour l’ouvrir dans un grincement sinistre : ceci n’avait jamais, mais jamais du être huilé… Elle en eut mal aux dents et son corps fut parcouru d’un frisson. Un nom d’oiseau vola très bas une fois encore et la jeune femme s’engouffra enfin dans le bâtiment. Alors qu’elle s’enfonçait dans un escalier, la température baissait en même temps. Un peu de buée s’échappa de ses narines et elle eut la chaire de poule. Elle s’attendait presque à voir une couche de givre sur les murs mais rien de tel, seule la poussière recouvrait le sol et les murs. Elle arriva enfin en bas des escaliers, une faible lueur éclairait l’endroit mais la première chose qui marqua l’algophobe fut une faible odeur de décomposition. Venant d’un caveau, rien d’étonnant certes, mais ce n’était pas spécialement agréable à sentir. Seules ses bruits de pas résonnaient dans l’endroit et se répercutaient sur les murs de manière inquiétante. Finalement, il n’était peut-être pas ici, flippé comme il était, il ne serait jamais venu s’enterrer dans ce taudis… Les murs étaient également couverts de toiles d’araignées, il y avait des chandeliers avec des bougies dont les flammes étaient bleues, rappelant brièvement le royaume obscur et le temple de Pijn. Tout était fait en marbre d’un blanc immaculé, si on oubliait les veines noires bleutés sur la pierre, donnant l’impression que tout s’effritait.

Chaque pas soulevait son lot de poussière et la jeune femme avança lentement pour s’assurer qu’elle était seule. Trouvant idiot de partir sans vérifier que son beau père n’était pas là. Un rat courut sur un rebord proche du plafond et la surprise fut telle qu’elle lâcha un petit cri et une insulte. Le rongeur disparut dans un trou et Megan remarqua enfin une imposante statut : très laide qui ne collait pas du tout avec le reste de l’endroit. Une statut d’un gros rat en robe de prêtre et tenant un sceptre avec une tête de mort. Les gens du coin avait un culte bizarre, mais… Pourquoi pas ? La contrôleuse s’avança un peu pour mieux regarder la sculpture mais il ni avait rien de plus à voir. S’occupant donc de la tombe au milieu de la pièce, elle en conclut que Hugues n’était pas là et donc, qu’elle pouvait partir. Elle tourna donc les talons mais le portail du haut grinça de nouveau, avertissent que quelqu’un entrait à son tour dans le caveau. Peut-être que son beau-père avait décidé de venir la voir finalement ?

« Enfin ! Je pensais te courir après toute la nuit. Contente que tu viennes à moi ! »

Aucune réponse et une forte odeur de glaise mais aussi de pourriture. Megan se couvrit le nez et recula, ce n’était pas Hugues, c’était autre chose ! Il ni avait plus aucun bruit, la chose ne semblait pas bouger, peut-être s’était-elle arrêtée, surprise par la voix de la brune. La contrôleuse empoigna sa canne en sucre. Déjà qu’elle avait une blessure au ventre suite à un combat, voilà qu’elle devait déjà remettre ça… Quelle galère quoi. Une masse énorme et noir tomba alors des escaliers et percuta le sol avec force. La chose releva son immense gueule et Megan vit en face d’elle une sorte de lapin géant, couvert de blessures, de cicatrices et surtout plus mort que vivant. C’était très laid comme bestiole, même dans les contes des Monty Python on avait eu droit à mieux : un putain de mignon petit lapin blanc qui tuait des gens ! Là c’était un truc immonde qui pue et qui pourrit. Vie de merde…

Le monstre lui fonça dessus d’un simple bond et donna un coup de patte que la jeune femme parvint à éviter d’un saut sur le coté. Elle se colla au mur alors que la lapin-garou se retournait déjà en grognant. Mais pourquoi elle avait toujours des emmerdes pareilles ? Et pourquoi encore un foutu rongeur ? Elle avait eu largement sa dose la nuit précédente quoi ! L’animal avait un œil meurtri, le globe oculaire était percé et du pus en sortait pour couler sur ses poils, son regard faisait froid dans le dos. D’un geste le lapin colla Megan déjà appuyée au mur. Il grogna et la renifla puis la lâcha sans raison et tourna la tête ailleurs. Le souffle court, la jeune femme tomba à genoux. Cette bestiole avait de la poigne, peut-être qu’elle pourrait le vaincre, mais pourquoi l’affronter ? Il semblait chercher autre chose.

Le lapin-garou donna un coup de patte et arracha le couvercle en marbre de la tombe qui se fracassa sur le sol. Un hurlement résonna dans tout le caveau et le lapin resserrait sa patte sur un homme qui fut rapidement décollé du sol. D’un œil intéressé, la jeune femme suivait la scène : son beau-père semblait prit de panique. Elle cogita alors, peut-être qu’il n’avait pas peur des endroits comme celui-ci ni des morts ou de la mort… Mais la nuit précédente, il avait déjà montré une belle trouille avec les rongeurs qui voulaient le manger. Avait-il peur des lapins ? Quoique, il n’avait pas été rassuré de voir des rats ou des hamsters… Donc, une phobie généralisée de tout ce qui est rongeurs ? On dirait bien… Sauf que là, pourquoi enchérir le truc avec un lapin mort-vivant ? Hugues hurlait et pleurait, il semblait au bord de l’évanouissement et Megan comprit que, si elle n’intervenait pas, elle allait le perdre. Elle bondit, canne en main et frappa avec force le crâne du lapin qui craqua sous le choc. L’animal lâcha l’homme et se retourna, collant un coup de patte qui projeta la fille contre le reste de la tombe. Elle bascula et chavira pour finir coucher dedans, les jambes en l’air. Position ridicule et inappropriée pour le moment… La douleur au ventre la fit alors grimacer, elle avait annulé sans le vouloir son endorphine suite à la concentration sur le combat. Activant son pouvoir de nouveau, elle sentit la patte du lapin lui attraper la cheville pour la décoller du sol et la projeter avec force sur Hugues. Les deux humains roulèrent sur le sol. Megan voyait des étoiles, elle avait collé un coup de boule, front contre front à son beau-père et ce con avait la tête dure. Lui, il gisait sur le sol, à moitié dans les vapes. Au moins, il n’en profitera pas pour se casser. Megan avait perdu sa canne durant la bataille et se retrouvait à mains nues contre un lapin mutant mesurant deux mètres de haut et presque autant de large. Jamais de combat facile, jamais un ennemi trop faible et nul, nan pourquoi avoir droit à un truc gentil ? Elle était sûre que quelqu’un la manipulait et l’obligeait à vivre des merdes pareilles, même le destin n’était pas suffisamment sadique pour s’acharner de la sorte sur elle.

Elle sauta sur la bête et lui enfonça les doigts de son œil déjà mort. Elle s’écœura tout seule pour ce geste mais le lapin hurla de douleur. Elle força, ses doigts s’enfonçaient dans ce truc visqueux et malodorant, elle crut qu’elle allait vomir ou tourner de l’œil alors que le lapin remuait dans tous les sens. S’agrippant de son autre main à une oreille de la bête, elle ne lâcha pas prise. Sa main entière s’enfonça alors dans la cavité et un relent s’en échappa. Le monstre cessa de bouger et s’écroula en emportant la jeune femme. Le choc souleva énormément de poussière. La contrôleuse était couchée sur la bête, le cœur battant à tout rompre et d’un coup, elle se tourna pour vomir sur le sol. Elle extirpa ensuite sa main du crâne du lapin, l’odeur et la substance visqueuse et odorante la répugna au plus haut point. La substance collait à ses doigts pour faire des filaments, c’était jaune fluo et teinté de sang… Pourquoi n’avait-elle simplement pas usé de son pouvoir plutôt que de faire ça ?

De sa main propre, elle s’essuya le menton et se tourna vers Hughes, encore étendu au sol. Elle essuya sa main dégueulasse sur le pelage, tout aussi crade, du lapin mort. Elle avança d’un pas trainant vers son beau-père. Cette fois, elle le tenait enfin et elle connaissait sa phobie ! Restait juste à trouver des rongeurs plus petits pour le terroriser et s’amuser un peu. Elle ramassa l’homme, l’adossa au mur puis retourna chercher sa canne : elle allait enfin en avoir vraiment besoin. Un sourire au visage, elle lécha sa canne et une goutte coula de l’objet. Elle appuya la canne sur l’épaule de l’homme et ensuite contre le mur. Le collant au mur pour s’assurer qu’il ne pourrait pas fuir. Si jamais la soirée tournait mal, ce qui arrivera surement vue sa poisse, lui, il se fera tuer à coup sûr, mais ça ce n’était pas vraiment important. Elle posa ses fesses sur le sol froid, poussa un soupire et attendit que ses forces reviennent, mais surtout que son estomac se remette de ce traumatisme. Elle ne s’était jamais sentit aussi sale : couverte de poussière, de pus et de sang, sans oublier l’odeur du vomit. Après quelques minutes, elle estima qu’elle allait mieux et qu’il était temps de réveiller l’autre con. Mais avant, elle devait trouver des rongeurs… Elle avait vu un rat un peu plus tôt, si elle parvenait à l’attraper, peut-être qu’elle pourrait terroriser Hughes ?

« Hey !! Il y a un rat ou même plusieurs ici ? Je vous propose un lapin mort à manger et un rêveur à terroriser et donc j’imagine que sa peur vous nourrira également. »

Comme il fallait s’y attendre : aucune réponse… Elle soupira et leva les yeux aux plafonds. Elle espérait quoi ? Que les rats viennent à elle comme ça ? Certes, on l’avait prit pour la déesse des rongeurs la nuit d’avant, mais là, c’était pas du tout le même royaume. Ici, elle était juste un repas sur deux jambes pour les bestioles. Quoiqu’en fait, ça ne changeait pas tant que ça de la nuit précédente justement… En parlant de ça, Megan se demanda ce que devenait Lucie. La blonde s’était vraiment retrouvée à travailler pour les chats durant un mois ? La pauvre… A sa place, Meg’ aurait simplement foutu le camp mais Lucie était plus gentille qu’elle et dans un sens, ça l’arrangeait : pas de blonde à forte poitrine pour lui demander sans cesse d’enlever sa bague afin de se changer en homme. Faudra quand même qu’elle retourne la voir et s’excuse… Lucie lui avait sauvé la vie deux fois cette nuit là et l’algophobe l’avait juste traumatisé pour en faire, sans trop le vouloir, une Voyageuse. Meg’ ignorait que Lucie avait vaincu sa peur suite à une embrouille après la sienne mais aussi que la blonde lui avait déjà sauvé la vie cette nuit là. Dire que c’était elle l’ancienne à Dreamland et une petite bleue qui la protégeait… Ridicule cette affaire, totalement ridicule. Megan éclata de rire au milieu du caveau, la folie semblait de plus en plus présente en elle et elle commençait à ironiser sur toutes les embrouilles qui lui arrivait. Valait mieux en rire qu'en pleurer comme on dit. Elle se releva alors lentement, appuya sa main à son ventre meurtri et fit une grimace. Son pouvoir n'avait que peu d'effet sur sa plaie, la lame mortuaire de la faucheuse semblait empoisonnée ou un truc qui devait annuler les pouvoirs... Ce qui avouons le, n'était pas pratique pour la jeune femme. Mais elle avait d'autres rats à fouetter!

Elle s'avança vers son beau-père et lui colla une magnifique gifle pour le ramener à lui. L'homme gémit puis ouvrit les yeux: affolé. Il chercha autour de lui et poussa un cri de pucelle effrayée en voyant l'immense lapin-garou qui gisait dans son sang et son pus. Megan lui attrapa le visage et l'obligea à le regarder droit dans les yeux. Elle lui fit un sourire. Elle ne s'était jamais sentit aussi puissante, aussi sûre d'elle de toute sa vie. Pour la première fois, elle dominait l'homme qui avait ruiné son enfance et terrorisé son adolescence. Les rôles étaient inversés, il n'était plus le mec dangereux qui pouvait frapper, là, il n'était qu'un misérable avorton face à une folle manipulatrice de douleur et animé par une envie de vengeance et de vérité. Il allait connaitre la pire nuit de sa vie, rongeurs ou pas, elle allait le terroriser et le martyriser comme jamais il ne pourrait l'imaginer. Quitte à finir couchée au sol suite à un usage excessif de son pouvoir, elle allait lui faire regretter tout ce qu'il avait fait. Le faire pleurer et le voir souffrir... Oui, c'était déjà bien comme programme. Ensuite, elle trouverait un moyen de lui faire cracher les raisons de ses actes sur elle. Les hostilités allaient enfin commencer.


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Les écritures de Iso Empty



Lun 18 Fév - 15:37


Les yeux plongés dans ceux de l’autre, ils s’observaient en silence. C’était à celui qui arriverait à percer les défenses de l’autre pour obtenir ses réponses. Sauf que la demoiselle était largement en position de supériorité. En même temps, le beau-père attaché au mur ne pouvait pas faire ou dire grand-chose. Elle, elle en oubliait de réfléchir, de penser, elle se perdait dans un flot de souvenirs dévorant et sans vraiment s’en rendre compte, elle sentit son pouvoir s’activer. Les veines de ses doigts devinrent noir puis, le menton et les joues de sa victime qui hurla de surprise. Il est vrai que sentir comme une brulure ravager le visage doit surprendre, surtout quand on ne voit rien de brulant à proximité. Megan fut alors comme aspirée dans le regard de Hughes et elle s’y perdu sans comprendre, perdant la notion de temps et d’univers.

Elle se revoyait alors à ses douze ans… C’était le soir après la réunion parents d’élèves. Sa mère, mais aussi son beau-père, étaient allés voir ses professeurs. A l’époque, elle était un peu froide avec tout le monde, elle se méfiait déjà des coups qu’elle pouvait prendre et donc, elle restait dans son coin. Lançant de temps en temps une réplique cinglante si on l’embêtait tout en vérifiant qu’elle ne risquait rien : professeur ou pion pas loin. Ses notes n’étaient pas terribles, elle passait plus de temps à rêvasser et à dessiner. Ainsi, la réunion ne joua pas en sa faveur… A peine rentrée, sa mère lui fit la morale, comme quoi elle devait d’avantage travailler et également mieux s’entendre avec les autres. Hugues lui, était resté silencieux, attendant que sa femme parte faire à manger. Là, il avait coincé Megan dans les escaliers pour lui donner son point de vu. La gamine était asociale ? Ses notes catastrophiques ? Lui faire la morale ne servirait à rien si elle ne comprenait pas.

Il lui colla une gifle qui la coucha dans les marches. Se baissant ensuite, il posa son genou sur la fille pour la coincé et lui coller plusieurs gifles ainsi que des coups dans le ventre et les cotes. Il lui murmurait que si elle ne travaillait pas d’avantage, il serait plus strict avec elle. Qu’il refusait d’avoir un parasite sous son toit, qu’il ne pouvait accepter d’élever une idiote. La petite sanglotait, elle avait mal et pensait qu’il allait la tuer. Il lui attrapa le visage, lui appuya sur les joues et l’obligea à le regarder pour lui dire de se taire, si elle faisait du bruit ou appelait à l’aide, il se vengerait. Terrorisée, elle n’osait pas bouger, ni parler. Il lui colla alors une gifle du revers de la main, lui explosant l’arcade. L’homme affichait un sourire : satisfait de sa leçon et estimant que là, elle avait parfaitement comprit. Il donna alors un coup dans le mur et plusieurs coups de pieds sur la rambarde de l’escalier. Pour ensuite parler à haute voix et faire croire que la fille était tombée dans les escaliers. Usant alors d’un ton compatissant pour jouer le jeu. Sa mère un peu inquiète s’occupa donc de l’arcade ensanglantée de sa fille, sans se douter un instant de ce que la petite venait de vivre…

Megan revint alors à elle, ce fut comme si elle s’extirpait d’une illusion ou d’un rêve. Elle frissonna un peu en repensant à ce qu’elle venait de voir. Une bouffée de colère monta de son estomac jusque dans sa gorge. Elle lâcha le visage de son beau-père et d’un geste brusque elle lui colla un coup de coude en pleine mâchoire, espérant lui arracher une ou deux dents. Elle se releva doucement, s’appuya contre le mur. Ses jambes tremblotaient suite à ce souvenir, elle se sentait submergée et dépassée, elle se sentait comme la petite fille qu’elle était à l’époque. Faible et terrorisée. Elle serra alors le poing, prit une longue inspiration et ferma les yeux.

« Le temps où je morflais sans rien dire est révolu… Tu as pourris ma vie, mais je te promets de te pourrir ta nuit. Et tu vas me rembourser TOUTE mon enfance ! »

Elle fit sauter sa canne dans sa main puis se retourna pour coller un coup en plein dans les cotes de l’homme qui hurla de douleur. Son souffle semblait troublé, lui-a-t-elle brisé des cotes ? Probablement. Elle n’avait pas spécialement envie de l’aider à vaincre sa phobie, peut-être pourrait-elle simplement lui arracher ce qu’elle voulait juste en le torturant. Elle fléchit les jambes, s’appuya de ses coudes sur ses genoux et passa sa canne derrière sa tête. Hugues semblait avoir mal et pourtant la nuit ne faisait que commencer, il ignorait ce qui l’attendait et Megan commençait à avoir une imagination plutôt fertile pour la torture.

« Si tu cris ou appel à l’aide, ça sera pire… J’espère être suffisamment claire ?
-Sale trainée…
-Non, non et non ! Voyons ! Est-ce que je répondais quand tu me frappais ?
-Bien sur ! C’est pour ça que tu m’énervais tant ! Tu avais toujours quelque chose à redire ! Une sale gamine… Voilà ce que tu es ! »

Il lui cracha au visage en affichant une expression de dégout. L’algophobe ferma les yeux et prit une longue inspiration : ce con ne se rendait vraiment pas compte de sa situation. Mon dieu, que c’est bon d’être un rêveur ignorant et insouciant quand même… La canne en sucre s’abattit alors sur le genou de l’homme qui hurla sous le choc. Megan se releva et marcha sur la main de cet homme, ce type qu’elle méprisait plus que tout au monde, ce salopard qui avait fait d’elle le jouet d’un seigneur cauchemar et pas le plus doux de ce monde. Hugues avait ruiné son enfance et une partie de son adolescence… C’était aussi sous sa forme que la douleur venait la terroriser dans ses cauchemars et c’est ainsi, à cause de lui, qu’elle était parvenue à vaincre sa peur, devenant le petit soldat de Pijn… Obligée de travailler pour le maitre de la douleur et des blessures : le Mozart de la torture physique et pas si mauvais non plus sur le plan psychologique même si là, il avait encore un peu de travail à faire… Peut-être que dans le passé, Pijn avait un bras droit qui l’aidait. Après tout, il était évident que le duc obscur ne semblait pas vraiment porté sur la psychologie humaine. Mais Megan se voyait mal en parler à son seigneur, il était également évident que ce genre de sujet de conversation était proscrit. Reste que là, elle devait se souvenir de ses cours… Pas ceux du lycée ni du collège et encore moins de la fac… Des cours bien différents, des séances de tortures sous le regard amusé et intéressé de son seigneur, désireux de faire d’elle un monstre sans cœur capable de torturer et briser quelqu’un.

Elle repensa alors à cette terrible nuit où après avoir maltraités des rêveurs, Pijn l’avait torturé pour avoir parlé de ses plans à quelqu’un… Mickaël, un invocateur, avait même participé et il avait utilisé un pouvoir troublant contre elle… La brune s’était retrouvée face à son double, écoutant des propos disant qu’elle était un monstre, qu’elle s’épanouissait dans la douleur des autres, qu’elle fantasmait à vouloir faire du mal à tout le monde. Et que c’était un déchet, une idiote qui refusait de l’admettre. Est-ce que ceci était vrai ou simplement le pouvoir du jeune homme pour la briser ? Ces mots avaient eu plus d’impact sur elle que tous ceux de Pijn… Pourtant, le duc en avait dit des choses blessantes. Les gémissements de Hugues la sortirent alors de sa réflexion. Elle le regarda et comprit qu’elle n’avait aucune pitié pour elle et que oui : c’était plaisant voir même grisant de lui faire mal, de se venger. Mais elle ne prenait pas autant de plaisir à faire du mal aux autres, les inconnus restaient pour elle une obligation pour satisfaire son seigneur… Devait-elle vraiment sombrer dans ce monde ou pouvait-elle garder une trace d’humanité ? Mais surtout : ce changement allait-il finir par sortir dans l’autre monde ? Arriverait-elle à trouver un juste milieu ou serait-elle emportée par la folie destructrice de son seigneur ? Bizarrement, elle connaissait déjà la réponse, elle savait déjà comment tout allait finir et elle avait peur. Elle voyait bien qu’elle y prenait du plaisir et que bientôt cela serait comme une drogue et là, il sera trop tard pour faire marche arrière.

Un autre souvenir remonta à la surface. Elle se sentit perdre pied et vit alors l’environnement tourner autour d’elle. L’instant suivant, elle était dans une petite ruelle, en pleure… C’était vers ses quinze ans et elle tentait de fuir la maison familiale. Pourquoi ? Elle avait voulu aller dans une école relativement loin, mettre ainsi une distance pharamineuse entre elle et Hughes sauf que cela avait échoué… Et ce soir là, une fois de plus, il l’avait frappé. Elle avait donc fugué en espérant disparaitre et que jamais plus on ne la retrouve. Megan se tenait le ventre et les cotes, elle titubait et s’appuyait au mur pour ne pas tomber. L’homme lui avait collé des coups de poings, plus elle grandissait plus il était violent. Petite, elle prenait des gifles et maintenant, c’étaient des coups de poings ou même des coups avec des objets. Sa main appuyée sur ses cotes meurtries, saignait, on pouvait y voir quatre petits trous la marque caractéristique d’une fourchette qu’on avait enfoncé là. Elle lui avait répondu pendant le repas et Hugues la lui avait enfoncé au bon moment sans que sa mère ne le remarque. Sans qu’elle ne le remarque… Cette pensée fit sourire l’adolescente : il était évident que sa pute de mère savait tout et qu’elle fermait simplement les yeux. Une fille de son âge ne s’enfonce pas impunément un couvert dans la main en disant qu’elle avait glissé quoi ! L’odeur des poubelles, le froid qui lui mordait la peau… La déchirure qui lui retournait le ventre, l’estomac et le cœur… Tout était encore encré en elle, au plus profond de son être. Cette nuit, elle avait désirée mourir, elle aurait même préférer ne jamais exister. Cette nuit… Avait été pire que tout les cauchemars qu’elle avait fait jusque là, sauf que tout était réel, tout était tangible et extrêmement douloureux. Ses jambes ne la supportèrent plus et elle s’écroula dans la ruelle. Elle pleura alors et se recroquevilla sur elle-même : comprenant qu’elle était seule, que personne ne l’aiderait jamais et que si elle en parlait à quelqu’un, c’était de toute manière trop tard… Personne ne lui rendrait son enfance. Megan s’observait, les larmes aux yeux : elle se souvenait que trop bien de ce moment, elle avait passé la nuit dehors, dans cette ruelle à pleurer, à espérer mourir de froid. Mais son petit frère, son seul soutient dans la vie, l’avait retrouvé et ramené à la maison en lui jurant qu’il la protégerait. Ce petit qui n’avait que onze ans et qui avait déjà vu tant d’atrocité. Lui-même n’avait jamais été frappé, mais il était passé à l’as plusieurs fois, réussissant à se sortir des mauvaises situations grâce à l’intervention et le sacrifice de sa grande sœur qui refusait qu’on lève la main sur lui.

Sa main heurta la pierre froide du tombeau. Elle se retint de tomber, sans trop savoir comment. Prise de nausée, elle se demanda pourquoi elle revoyait tout ça, pourquoi tout lui revenait de la sorte. Y penser d’accord, mais revoir les scènes de cette manière, les revivre comme une simple spectatrice, c’était horrible ! Elle ignorait aussi combien de temps durait ses absences, mais Hugues était immobilisé, donc il n’irait nulle part, au pire, il se réveillerait. Ce qui ne faisait pas parti de son plan. Elle se tourna vers lui et crut un instant que son estomac allait ressortir. Ses jambes semblaient alors en cotons et la douleur infligée par la faux du monstre revint alors. L’endorphine semblait s’être dissipée, elle se sentait étrange, c’était comme si jamais jusqu’à maintenant, elle ne s’était sentit vraiment éveillée dans ce monde. Mais pourquoi tout revivre ? Pourquoi tout revoir et avoir mal comme ça ? Elle avait accumulé tout ça durant des années, elle avait tenté de ranger ça dans un coin de sa tête et de faire comme si tout ça n’avait été qu’un mauvais rêve… Et là, elle était submergée, elle ne contrôlait plus rien. La vengeance, la souffrance, la tristesse, la soif de vérité, tout se mélangeait en elle pour créer un amalgame de sentiments qu’elle ne parvenait pas à compartimenter et encore moins à supporter. C’était comme si elle s’infligeait toute seule cette épreuve, comme si c’était elle qui souffrait et était torturée au lieu de son beau-père. Elle sentit alors des larmes couler lentement sur ses joues : elle ne gérait plus rien. Comprenant son état, elle éclata de rire, un rire de démence qui lui faisait peur. Tout semblait si confus mais en même temps si clair, si simple.

« J’ai toujours su que tu étais folle… Mais là, tu bats des records…
-Oh toi ta gueule ! Tu crois que si je suis comme ça, c’est la faute à qui ? Qui a passé son temps à me frapper, à me terroriser ? Qui a fait de moi ce que je suis ?
-On ne fait pas d’un âne un cheval de course… Tu as toujours été comme ça, ce n’est pas ma faute si tu es dérangée.
-Putain mais ta gueule ! Ta gueule !! Tout est TA faute sale bâtard ! »

Elle le roua alors de coups de pieds, frappant au hasard cherchant juste à lui faire mal, à le faire souffrir. Elle voulait qu’il se taise, elle voulait juste qu’il crève de peur puis de douleur. Plus elle le cognait et plus il rigolait. Il devait la voir comme une gamine capricieuse, elle se dégoutait elle-même et cessa de le frapper. Ce n’était pas comme ça qu’elle parviendrait à l’avoir, il n’avait pas peur d’elle, il se moquait même des coups qu’elle lui donnait. Il faisait face à la fille et on aurait même pensé qu’il était persuadé que la roue tournerait, qu’il reprendrait le dessus et que là, ce sera son tour à elle de morfler. Elle se laissa tomber sur le sol pour terminée assise en face de lui. Retrouver son calme et trouver un moyen de reprendre la situation en main. Tout ceci était amusant : le frapper la défoulait, mais elle n’apprendrait rien de cette manière. Elle sortit une cigarette et l’alluma pour se détendre et cogiter un peu. La fumée dansa devant ses yeux et elle s’y perdit. Ses pensées dérivèrent, elle pensa à son frère qui fut frappé alors qu’elle avait seize ans. Megan avait alors sauté sur Hughes pour lui faire mal mais il l’avait projeté contre le mur et lui avait collé un coup en pleine mâchoire qui lui avait ouvert la lèvre et brisé le nez… Le tout sous le regard de sa mère qui avait alors prit la défense de son mari. C’était le jour où elle quitta définitivement la maison, se débrouillant alors pour avoir un petit logement, une chambre d’étudiant. Malgré le calvaire de vivre sans un sous et seule, c’était la première fois qu’elle s’était sentie bien : enfin débarrassée de ce monstre. Un seul regret : avoir été obligée d’abandonner son petit frère…

Elle releva la tête et croisa le regard de ce salopard. Elle ignorait comment pouvait vivre un être si abject et méprisant et surtout : comment il pouvait vivre en ayant conscience de ce qu’il était.

« Et tu n’as jamais eu de regrets ?
-J’ai tenté de faire de toi une fille bien, travailleuse et sérieuse. Mon seul regret fut de voir que tu te satisfais dans la médiocrité.
-Genre ça va être ma faute en plus… Je me demande ce que mon idiote de mère te trouve…
-J’ai de l’argent et je la fais hurler de plaisir au pieu. Que voudrait-elle de plus ?
-Mouais. J’imagine bien ma mère en étoile de mer… Vous allez bien ensemble en fait. Bon j’me casse…
-De quoi ? »

Megan se releva et tourna les talons. Elle devait reprendre le contrôle, elle devait le vaincre et l’obliger à affronter sa peur. Le frapper ne mènerait à rien. Elle devait trouver un rongeur et lui mettre sous le nez, l’obliger à faire face à sa phobie. Il hurla alors qu’elle ne le laisse pas seule : savoir qu’il s’inquiétait un peu la fit sourire. C’est ça, pisses toi dessus, dis toi qu’à son retour, tu vas vraiment pleurer…


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Ven 22 Fév - 18:03


La jeune femme arriva enfin dehors. L’air froid lui mordit la peau et elle frissonna. L’atmosphère était atroce, l’endroit puait la mort et c’était normal après tout, c’était un cimetière. Sa douleur au ventre se réveillait, comme quoi, son endorphine n’avait pas un grand effet face à la magie qui devait être imprégnée à la faux du gardien. Pourvu qu’il ni ait pas d’autres fossoyeurs sinon elle allait finir en pièces. Ses doigts glissèrent sur une pierre tombale alors qu’elle s’avançait lentement entre les tombes. Le silence omniprésent avait quelque chose d’écrasant, de suffocant. C’était comme si la mort l’observait et qu’elle attendait juste le bon moment pour surgir sur sa proie et lui trancher la gorge. Comment pouvait-elle trouver un rat dans le coin ? Elle en avait vu un en entrant dans le caveau mais il s’était enfui… Restait donc à le retrouver ou débusquer sa famille. Il devait forcément y avoir des rats dans le coin ! Elle passa machinalement sa main sur sa plaie et fit une grimace. Sa dernière visite dans cet endroit avait conclut à plusieurs nuits dans un tombeau, à être le jouet d’un petit gnome très laid pour enfin le trouver, le torturer et obtenir la liberté. La créature était-elle morte ici ? Avec sa main en moins ou avait-elle réussit à s’en sortir ?

Il était inutile de chercher à savoir. Déjà, l’algophobe ne retrouverait surement pas l’entrée du dédale et elle avait mieux à faire. Elle shoota dans un caillou en lâchant quelques jurons. Cela l’agaçait de tourner en rond. Elle avait son beau-père à sa merci, elle connaissait sa phobie mais elle ne disposait de rien pour l’effrayer, pour faire de lui un Voyageur. Elle savait parfaitement que si elle le transformait, il serait surement dangereux pour elle. Quoique non, il ne serait pas surement dangereux, il le serait obligatoirement. Et mêler les deux mondes n’était pas forcément une bonne idée. Hugues pouvait ensuite vouloir se venger d’elle et il pourrait jouer sur les deux plans pour l’avoir. Sauf qu’elle aussi pourrait en faire autant et surtout : elle connaissait déjà ce monde ce qui l’avantageait. Oui, mais pour combien de temps ?

Megan aperçu alors une ombre se mouvoir du coin de l’œil. Elle se tourna lentement pour voir une autre faucheuse qui avançait lentement entre les pierres tombales. Il y avait surement beaucoup de fossoyeurs ici et devoir tous les affronter n’était pas bon pour elle. Trouver un moyen de débusquer un rat puis retourner se planquer dans le tombeau. C’était sa seule option ! Elle se baissa de manière à avancer tout en étant accroupit, cachée avec les tombes. Jetant des regards un peu partout, elle vérifiait qu’elle ne loupait rien. L’air devenait de plus en plus frais et elle en avait la chaire de poule. Cet endroit ne voulait vraiment pas d’elle. Un bruit à lui glacer le dos résonna alors autour d’elle. Le bruit d’un objet, surement métallique qui frotte sur autre chose. Elle tourna la tête et vit que le fossoyeur était derrière elle, dans son allée. La créature l’avait vu, sentit ou entendu. Megan se releva lentement, il était inutile de se cacher à présent. Elle mit la main sur sa canne qu’elle serra avec force, prête à en découdre si la créature l’attaquait.

Le monstre glissa alors sur le sol à une vitesse fulgurant. Megan avança d’un pas, arma son bras et mit l’artefact devant elle juste à temps pour bloquer la lame mortuaire de son agresseur. Le choc la fit glisser sur le sol boueux mais elle tint bon. D’un mouvement du bras, elle repoussa la créature et voulu coller un coup de sa canne mais le bras squelette para le coup sans mal. Un râle ignoble s’éleva sous la capuche de la créature dont on ne voyait pas le visage. La chose attrapa le poignet de la fille et d’une force surprenante, projeta la brune au sol. Megan s’écroula, l’impact lui coupa le souffle et lui retira l’envie de jurer. La lame s’élevait déjà au dessus de la capuche du monstre. Et dans un sifflement proche d’une mélodie, elle s’abattit avec force et vitesse ne laissant à la brune qu’un instant pour rouler sur le coté. La lame s’enfonça dans le sol et coinça le tissu du haut de la jeune femme qui fut alors immobilisée. Le poing squelettique frappa les cotes de la brune. Le choc lui coupa le souffle. Elle vit alors d’autres créatures qui se rapprochaient lentement. L’air se faisait plus froid, à croire que ces trucs influençaient l’atmosphère, à croire qu’ils étaient vraiment la mort incarnée. Après tout, ils ressemblaient à la faucheuse. Elle colla un coup de pied à son assaillant, le projetant en arrière, son corps bascula après avoir percuté une tombe. La jeune femme arracha son haut et se releva rapidement. Rien à foutre de trouver un rongeur ! Elle devait se barrer de là et se planquer ! Elle courut comme une folle, sauta par-dessus les tombes, glissa dans la boue et perdu même l’équilibre pour se vautrer lamentablement.

Face contre terre, les cheveux devant son visage, elle prit appuis sur ses coudes et cracha de la terre. Son cœur battait à toute vitesse et elle ne voyait pas trop comment se sortir de là. Peut-être le caveau, mais les monstres pourraient y entrer aussi et une fois dedans, elle serait prise au piège. Elle se mit à genoux, regarda derrière elle pour voir qu’un épais brouillard s’était levé, surement à cause de ces créatures. Se relevant rapidement, elle courut vers le caveau en se traitant d’idiote. L’algophobe ouvrit le portail qui grinça et résonna dans tout le cimetière pour ensuite le claquer avec force et s’enfoncer dans les escaliers. Ses chaussures pleines de boue ne l’aidèrent pas et elle glissa pour descendre les escaliers en roulé boulé et finir à plat ventre en bas.

Hugues, toujours collé au mur, releva la tête et observa sa belle-fille qui gisait sur le sol. Il trouvait ce spectacle amusant et il commençait justement à s’ennuyer : seul dans son coin. Et surtout, revoir la fille le rassurait : il était persuadé d’avoir entendu des bruits dans les murs, comme si quelque chose l’observait et cela l’inquiétait énormément. Megan se releva alors et tituba. Elle s’appuya contre le mur et cracha un peu de sang. Elle s’était brisée une cote durant la chute et l’une de ses mains lui faisait mal, peut-être que son poignet était foulé. Elle poussa un juron et libéra son endorphine pour se soulager. Elle soupira et ferma les yeux. Que pouvait-elle faire ? Les créatures seraient probablement là d’ici peu de temps et elle allait se faire tuer. Ou alors, elle utilisait l’autre enfoiré comme appât le temps de fuir ? Mouais… Il méritait bien ça mais il était évident qu’il ne servirait pas longtemps de distraction. Comment s’en sortir ? Elle avait bien une idée sauf que Mortimer et son maudit vase étaient pour le moment aux abonnés absents. Pour une fois qu’elle avait besoin d’eux.

« Restes ici… Il y a des trucs qui grouillent dans les murs !
-Ah ? Peut-être des rats… Oui, surement des rats. »

La respiration de l’homme se fit alors plus forte et par saccade, il regardait autour de lui et semblait sur le point de hurler. Finalement, il n’était peut-être même pas nécessaire de lui montrer un rongeur, juste lui dire qu’il y en avait pas loin… Résumons, elle était dans une crypte pleine de poussière et avec une statut de rongeur en armure. Il y avait forcément des bestioles dans le coin. Elle eut alors une idée de génie. Sans attendre, elle se hissa sur la tombe en marbre qui était au milieu du caveau, de là, il observa le mur et chercha où s’était engouffré le rat qu’elle avait vu bien plus tôt. Megan approcha sa canne de ses lèvres et glissa sa langue sur la sucrerie. Elle fit couler quelques gouttes de colle devant la fissure dans le mur, espérant attirer le rongeur avec l’odeur de nourriture. Restait donc à attendre pour voir si ça fonctionnait… Elle se trouvait ridicule ainsi : en équilibre sur la stèle, appuyée contre le mur d’une main et l’autre prête à bondir pour attraper un rat.

« Mais à quoi tu joues encore ?
-Ferme là Hugues… Tu le sauras bien assez tôt.
-Attends que je me libère et je te jure que tu le regretteras ! »

L’homme vociférait des insultes et des menaces, mais la jeune femme faisait la sourde oreille, préférant rester concentrée sur ce qu’elle faisait. Il lui semblait que le temps était plus long, que tout allait au ralenti et qu’il s’écoulait une heure au lieu d’une minute. Elle se pinça la lèvre en se disant qu’elle perdait son temps. C’est alors qu’un petit museau apparut, les moustaches qui remuaient avec frénésie. L’algophobe retint son souffle : elle devait attendre encore un peu, attendre que l’animal s’avance pour qu’elle puisse le saisir. Le rat avança et renifla la colle sucrée alors que la main de la brune plongea pour le saisir. S’en suivit des petits cris stridents à déchirer les tympans. Le rongeur se débattait et hurlait, ce qui amplifiait la peur de Hugues. A cet instant, Megan n’aurait sut dire lequel des deux était le plus effrayé. Elle sauta de son perchoir pour se retrouver au sol, soulevant un petit nuage de poussière. Sa mission accomplie, elle était toute fière d’elle. Après avoir cherché comment en attraper un et avoir risqué sa peau, elle trouvait finalement une solution toute simple. Reste que le temps jouait contre elle… C’était même étonnant que les fossoyeurs ne soient pas entrés dans la crypte. Peut-être qu’ils ne le pouvaient pas ? Si c’était le cas, il était impossible de sortir.

Elle s’avança vers son beau-père qui tentait de se recroqueviller sur lui-même en voyant ce que la fille tenait dans sa main. Jusque là, ses coups l’avaient défoulé, mais elle se sentait bien plus forte à présent. Cette fois, elle détenait le pouvoir, elle se sentait supérieur à lui et son regard apeuré était d’une satisfaction bien plus agréable que le passer à tabac. Elle se pencha devant l’homme et agita le rongeur en le tenant par la queue. Le rat couinait et gesticulait pour tenter de fuir. Et sans prévenir, l’animal cessa de bouger, son regard avait croisé celui de Hugues qui poussa lui aussi un petit cri. Megan approcha le rongeur du visage de l’homme qui tentait d’enfoncer son crâne dans le mur pour s’échapper.

« Alors, ton nouvel ami te plais ? Je suis sûre que vous allez bien vous entendre.
-Éloignes ça de moi ! Ne le laisse pas me toucher ! »

La contrôleuse trouvait amusant de voir un homme habituellement si violent et confiant qui se changeait en véritable lavette à la seule vue d’un rat. C’était ridicule et elle se demanda d’où pouvait venir sa phobie. Elle pouvait lui demander, mais serait-ce vraiment utile ? Justement, elle pensa que oui, si elle l’obligeait à se souvenir de l’événement marquant qui l’avait conduit à avoir peur des rongeurs, elle pourrait peut-être le terroriser d’avantage. Elle posa le rat sur la jambe du beau-père et l’homme hurla tout en gesticulant pour s’en débarrasser.

« Racontes moi pourquoi tu as peur des rongeurs…
-Non… Non !
-D’accord, je le pose sur ta tête alors ?
-NON ! Ne m’approche pas avec ce truc !
-Alors parle.
-Et ça te serviras à quoi ?
-T’occupe et raconte ! »

Il prit une longue inspiration et avala sa salive. Apparemment, il se résignait à parler et Megan espérait pouvoir exploiter cette faille pour le ravager de terreur. Le plus dur serait qu’ensuite, elle devrait l’aider à vaincre sa peur. Déjà, c’était compliqué d’aider à surmonter sa peur, mais surtout : elle n’en avait pas envie car elle appréciait de le voir dans cet état. Le sol trembla alors et Megan passa de accroupie à assise sur le sol suite à la perte de son équilibre. Elle faillit lâcher le rat et son regard se posa sur la statut de marbre qui ressemblait à un gros rat en armure. Les yeux de la statut brillèrent alors de milles feux et Megan se sentit sombrer… Le décor autour d’elle devenait flou et elle crut comprendre ce qui se passait. C’était comme si depuis le début tout avait été prédit pour qu’il en soit ainsi. Hugues n’était pas ici par hasard, il était là pour faire un cauchemar, pour nourrir de sa peur les rongeurs et surement, le seigneur cauchemar ou un de ses sbires. La statut était surement un artefact lié aux rongeurs ou à leur royaume.


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Mar 2 Avr - 14:23


Megan s’écrasa sur le sol après avoir perdu l’équilibre. Ce fut comme si son nombril avait été tiré vers le plancher des vaches. Elle avala de la terre qu’elle recracha rapidement et remarqua que le sol semblait être de la glaise encore humide. Super, après le sang, la poussière et la moisissure, la voilà couverte de boue… Elle se releva lentement, essuya ses lèvres d’un revers de manche et regarda autour d’elle. Un champ d’une campagne quelconque comme on en voyait proche de Belfort, là où vivait Megan. L’endroit lui était même familier, c’était pour ça qu’elle avait précisé que cela ressemblait aux alentours de son habitat. Elle se demanda si l’objet pouvait faire revivre un souvenir ou imiter l’autre monde. Avec tout ce qu’on voyait dans le monde onirique, rien ne l’étonnerait et cela semblerait logique : faire revivre le pire moment de la vie de quelqu’un pour le torturer et se nourrir de sa peur. Reste qu’elle avait perdu Hugues des yeux et cela l’énervait, elle ne pouvait le laisser dans son coin, elle devait l’aider à surmonter sa peur même si cela la répugnait. Marchant d’un pas mal assuré, cette téléportation semblait l’avoir un peu étourdie, elle regardait autour elle, espérant voir son beau-père en vain. Passant machinalement sa main sur ses cotes, la plaie lui faisait toujours mal malgré l’utilisation de l’endorphine, pour une fois, elle se sentait impuissante face à une douleur. L’algophobe avança donc : la seule chose qui sortait du décor était cet immense cerisier au milieu du champ et donc en tout logique ses recherches devaient commencer par là. Elle entendit alors des cris d’enfant et vit un gamin d’une dizaine d’années qui jouait dans l’arbre, enfin jouait : il était surtout à la maraude et s’empiffrait de cerises pas encore mûre qui allait lui filer une diarrhée dont il se souviendrait. Probablement un rêveur, elle ne s’en soucia pas le moins du monde. C’est là qu’elle aperçu une gamine, un peu plus jeune qui se lamentait au pied de l’arbre : elle n’arrivait pas à monter et semblait jalouser son frère. Oui, à les regarder, il y avait un air de famille mais le plus agaçant : c’était que ce gamin lui disait vaguement quelque chose… Elle y songea mais ne voulu pas l’admettre, c’était impossible et il devait être ailleurs. Contournant l’arbre, elle espérait y grimper pour s’approcher de marmot afin de s’assurer si son intuition était la bonne ou non. Mais le gamin en avait fini, il descendait déjà de son perchoir pour retourner vers sa frangine, il lui donna pleins de cerises qu’il avait mit dans un sac et la petite cessa de pleurer : touchée par cette délicate intention. N’ayant rien de mieux à faire, l’algophobe suivit les bambins, voyant une ferme se dessiner au loin, apparaissant comme par magie, elle comprit que c’était sa prochaine destination. Machinalement, elle pensa à son beau-père, ce gamin semblait être lui, mais avait changé de forme ou était-il caché quelque part ? Elle se souvenait de son cauchemar, elle n’avait pas rajeunis mais c’était sentit comme la petite fille à l’époque où elle avait été frappé. Mais chaque cauchemar est différent, même si celui-ci n’a pour le moment rien d’effrayant, c’est même tout le contraire : un souvenir banale.

Comme quoi, il ne faut jamais penser à un truc pour que cela se produise : une sorte d’ombre se forma, rendant tout autour de la brune et des gamins plus sombres, comme s’il y avait une éclipse. L’instant suivant, tout fut déformé par une sorte de tourbillon et quand la jeune femme cligna des yeux : elle vit qu’elle avait encore changé d’endroit. Une forte odeur de paille et de déjections animales lui prit le nez, elle comprit qu’elle était dans ce qui semblait être une immense grange de paysan. Elle était dans la partie centrale, avec du matériel agricole, sur sa droite, elle put voir une partie surélevée avec des bottes de foins alors que sur la gauche, il ni avait qu’une porte qui menait surement à la salle de traite pour les vaches. Et au vue du bruit, on pouvait même dire que les bêtes étaient là. Megan remarqua que les enfants étaient toujours là et surtout : qu’ils n’avaient pas été dérangé le moins du monde par ce changement de décor. Le garçon entraina la fille avec lui pour jouer dans les bottes et la brune, n’ayant rien d’autre à faire, les suivit. En grimpant les marches, elle put voir à l’autre bout du hangar plusieurs poules qui gambadaient tranquillement après un truc qu’elles seules avaient du voir. Reste qu’elle avait une drôle d’impression : où était son beau-père ? Persuadée que ce gamin c’était lui, elle se demandait s’il était là ou s’il avait carrément rajeunit. Les enfants avaient déjà prit de la hauteur en escaladant le foin, ils rigolaient de bon cœur et cela était plaisant à voir, même si la brune était irritée de voir l’enfance chaleureuse de l’homme qui avait pourrit son enfance à elle. Sauf que pourrir ce rêve ne servirait à rien, cela ne changerait pas la donne. Décidée à attendre que quelque chose se passe, elle s’assit dans un coin et soupira. Elle fouilla dans sa poche, espérant y dégotter des clopes mais rien. Après plusieurs minutes à regarder les enfants, elle décida de bouger : l’important du rêve devait être ailleurs. Descendant dans le hangar, elle se dirigea vers la porte qui menait à la salle de traite et comprit alors qu’elle ne pourrait y aller : une sorte de porte invisible, un champ de force l’empêchait d’y aller. Elle donna un coup de poing dans le vide et vit sa main heurter une chose qu’elle ne pouvait voir.

Déjà, ce n’était donc pas par là qu’elle devait aller. Continuant sa recherche, elle se dirigea donc vers le fond pour voir les poules, là, elle vit une longue remorque à bois, des volatiles étaient montés dessus pour picorer des insectes après avoir déchiré l’écorce des buches. Le mur du fond était fait d’un muret en pierre haut d’un mètre et le haut était une immense structure métallique. Justement, sur le bord de la pierre elle aperçu, pour son plus grand bonheur, un paquet de clopes. Elle se jeta dessus, en mit une à ses lèvres et l’alluma pour tirer une longue bouffée de tabac qui lui fit un bien fou. Et sans prévenir : un hurlement déchira le silence pour glacer le sang de la jeune femme. L’un des gosses hurlait à s’en arracher les cordes vocales. Courant alors à toutes jambes, il fallut moins d’une minute à la brune pour gravir l’escalier et bondir sur les bottes de foin afin de voir ce qu’il se passait. Elle vit la petite fille, debout qui hurlait à la mort en pleurant toutes les larmes de son corps alors que son frère avait disparut. Mais où était le mini Hugues ? Elle avança vers la petite et vit alors un immense trou : il ni avait pas de bottes ce qui laissait un peu plus d’un mètre d’espace vers le mur. A tous les coups, le petit était tombé et sa sœur le pensait probablement mort. Sans réfléchir d’avantage, la brune sauta, agrippa une poutre métallique et se laissa glisser sur six mètres pour enfin arriver au sol. Le gamin gisait là, il semblait éveillé mais se tenait le bras en pleurnichant : vu l’angle de son coude, son bras était brisé mais surtout, il avait une belle bosse sanguinolente au front qui ne présageait rien de bon. Peut-être un traumatisme crânien ou autre chose, elle devait le sortir de là pour le faire soigner. Elle se figea alors en se rappelant qu’elle n’était pas dans le monde réel : ici c’était Dreamland, ce gosse était soit son beau-père, soit une hallucination, soit un rêveur ou encore une créature. Donc, elle ne devait pas s’en soucier. Sauf qu’elle n’avait jamais pu résister à un enfant qui pleure et elle se sentit trembler en voyant qu’elle ne l’aidait pas. Elle se jeta à genoux, souleva la tête du petit et libéra son endorphine pour le soulager.

« Ne t’en fais pas… Je suis là…
-J’ai mal à la tête…
-Je sais. Mais tout va bien se passer, ne t’inquiète pas.
-Non ! Rien ne va bien se passer ! »

La voix résonna et fit sursauter Megan qui se retourna pour réaliser que Hugues, le vrai, était là, blotti dans un coin sombre, le regard paniqué. L’algophobe lâcha le petit pour aller vers l’homme, elle voulait des informations, pourquoi rien n’allait bien se passer ? Elle secoua son beau-père, lui hurlant qu’elle voulait savoir ce qu’il savait mais elle ne parvint pas à lui arracher le moindre mot. Son regard restait figé sur son reflet d’enfant. Elle décida de lui coller une claque pour qu’il réagisse mais cela fit autant d’effet que le reste. Agacée, la brune le lâcha et alla s’adosser au mur. C’était son rêve, son cauchemar, à lui de voir ce qui devait se passer elle n’était ici qu’en tant que simple spectatrice après tout. C’est ainsi que le gosse continuait de gémir et que l’homme frémissait de plus en plus. Hugues sursautait à chaque fois que l’enfant hurlait à l’aide pour ensuite lui dire de se taire afin de ne pas faire de bruit. Megan ne comprenait pas tout, elle ne comprenait pas pourquoi il refusait que l’enfant appel de l’aide. Voulait-il qu’il meurt ici ? Que craignait-il ? Elle ne supportait pas cette attente, ce stresse inutile ! Elle voulait de l’action, elle voulait voir ce qui devait se passer et n’avait pas envie de rester ici à attendre comme une conne tout en sachant que dans le tombeau, les monstres devaient déjà taper à la porte pour venir les tuer. De frustration, elle alluma une autre sucette à cancer en jetant un regard aux deux personnes se trouvant avec elle. On remarquera aussi que les pleures de la fille plus haut ont cessés depuis déjà un bon moment. La gamine était-elle partit chercher de l’aide ? Ou son importance n’était que mineur dans ce souvenir ?

Après avoir terminé sa cigarette, qu’elle avait écrasée au sol avec son pied, elle comprit enfin ce que redoutait Hugues. Depuis un moment, elle se sentait observée et elle croisa alors le regard avec des petits yeux noirs. Un rat sortit du foin, s’avançant timidement vers le gamin. Et quoi, c’est tout ? Voilà comment Hughes avait eut peur des rongeurs ? Mais c’était pitoyable ! Elle éclata de rire et le bruit fut le détonateur : le rat bondit sur l’enfant pour lui mordre les doigts, apparemment il était affamé. D’autres surgirent alors du foin ou de trou dans le mur pour se jeter sur le gamin qui hurla de plus belle, son petit corps mutilé par une pluie de petites griffes et de petits crocs. La jeune femme détourna les yeux, elle crut qu’elle allait vomir de voir un gosse se faire dévorer. Pourquoi ne pas l’aider ? Pourquoi n’avait-elle-même pas eu l’envie de bouger ? Hugues hurlait alors comme une pucelle tandis que les rats se dirigeaient déjà vers lui en laissant un petit garçon au trois quart rongé jusqu’à l’os. De crainte de se faire bouffer, la jeune femme agrippa la poutrelle et se souleva du sol pour trouver appuis sur la murette : de là, elle pouvait contempler la scène sans risque.

L’homme hurlait, donnait des coups de pieds, il parvenait à repousser les rats et les tenir à distance. Ceux-ci semblaient ne pas trop oser avancer et Megan comprit pourquoi : l’idée n’était pas de le dévorer, mais de l’effrayer pour se nourrir de sa peur. Comme Pijn le faisait en demandant à la brune de torturer des rêveurs. Donc, ils se contentaient d’avancer pour lui faire peur, lui donner l’impression que sa vie était en danger, mais ils n’en feraient pas plus. Elle bondit au milieu de cette mer de rats, en écrasant plusieurs sans le vouloir ou plutôt sans vraiment s’en soucier. Elle shoota dans d’autre et se fraya un chemin vers son beau-père alors que les rats se décidaient à l’attaquer : elle, ils pouvaient la manger sans problème, elle ne leur servirait à rien. Elle en sentit un lui courir le long de la jambe pour passer sous son haut et lui griffer le dos. Réflexe : elle percuta le mur avec force, écrasant l’animal qui tomba de ses vêtements, mort. Ses jambes lui faisaient mal, elle sentait les rongeurs se jeter sur elle pour la mettre en pièces. Elle activa son pouvoir, libérant ce pouvoir qui servait à créer de la douleur, sur des rats, l’effet devrait être bien plus puissant. Elle en vit tomber et convulser en couinant tellement fort qu’elle pensait même que ses tympans allaient exploser. Il y en avait trop, pourquoi avait-elle fait cette connerie que de vouloir traverser ce charnier ? Et comme si c’était le moment, elle se m’y à penser que l’appellation suffering pour son pouvoir ne collait pas. A la base, suffering était un pouvoir consistant à amplifier la douleur et là, ce pouvoir en créait. C’était donc différent. Reste qu’importe peu son nom, pour le moment c’était bien utile pour repousser les rats qui avaient finalement décidé de la laisser passer en se contentant de la fixer avec leurs petits yeux mauvais. Elle tituba donc pour avancer, ses jambes étaient vraiment très douloureuses, comprenant qu’en peu de temps, ils auraient fini par la dévorer, elle était à présent pressée de foutre le camps.

Ses jambes cédèrent et elle se retrouva à genoux devant Hugues. Elle lui colla une gifle amplifiée par la douleur afin de le faire réagir : plus le temps de prendre des gants et elle voulait qu’il souffre donc là, elle était servit. Sauf que l’algophobe n’avait pas vraiment envie de se faire dévorer durant le cauchemar de ce salopard. Une autre gifle, cette fois elle l’insultait pour voir s’il réussissait à sortir de sa torpeur. Elle leva de nouveau la main mais un rat bondit pour finir sur son épaule afin d’enfoncer ses crocs dans son cou. Elle hurla de douleur, arracha le rat, ainsi qu’un morceau de sa chaire pour balancer enfin le rongeur contre le mur avec force. Libérant son pouvoir au maximum pour créer de la douleur, elle espérait tenir les autres à distance. Elle empoigna le menton de son beau-père, lui refilant en prime une douleur pour enfin le fixer droit dans les yeux.

« Tout ceci, tu peux y mettre fin ! Tu peux surmonter cette foutue peur et en faire ta force ! Alors putain reviens à toi sale connard ! C’est tout ce que tu as dans le ventre ? Moi qui pensais que tu cognais fort et que tu étais une putain de brute ! En fait t’es qu’une merde ! Elle fourra sa main dans sa poche car elle venait d’avoir une idée. Allé reviens à toi bordel ! Elle colla le briquet dans la main de son beau-père. Fous le feu au foin, relèves toi, fais quelque chose ! »

Elle sentit alors une multitude de rats qui lui grimpaient dessus et l’instant suivant, elle fut alors happée en arrière comme sur une main invisible la trainait sur le sol. Les rats avaient décidé de l’éloigner du rêveur pour qu’ils puissent le terroriser tranquillement et surement qu’ils la dévoreraient ensuite. Elle hurla, tenta de se débattre et malgré le nombre de rongeurs qui tombaient à cause de son pouvoir, d’autres venaient déjà les remplacer. Finir dévorer par des rats, elle n’aurait jamais pensé que cela se terminerait ainsi… Comprenant alors que son pouvoir ne suffirait pas, elle cassa de l'utiliser et opta pour l'endorphine afin de soulager son corps. Elle attrapa sa canne en sucre et colla plusieurs coups avec pour se défendre. Une idée lui vint en tête et elle approcha l'artefact de ses lèvres. La colle suintait déjà et elle enchaina alors les coups sur les rongeurs, augmentant progressivement le poids de son arme avec le corps morts ou non des rongeurs. bientôt, elle put se relever mais continua de frapper, autant qu'elle en tue, ils en revenaient toujours plus, encore, inlassablement. Son endorphine amplifié pour mentir à son corps blessé et fatigué, elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps. Elle tourna la tête un instant vers Hugues et vit que lui aussi se faisait attaquer. Par chance, les morsures et griffures l'avaient ramené à lui, il hurlait et se débattait. Megan espérait qu'il finisse par agir, par vaincre sa peur ou simplement qu'il utilise le briquet: s'il foutait le feu, les rats fileraient rapidement, normalement... Reste qu'ils seraient ensuite les deux coincés ici ce qui serait tout aussi problématique.


Isoshi
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Mar 2 Avr - 14:23


Déployant sa massue improvisée, la jeune femme tentait de sortir vivante de ce foutoir. L’arme devenait de plus en plus lourde, le poids des rats collés à la canne se faisait sentir et la fatigue, malgré l’endorphine, n’était pas à mettre de coté. Imaginez un instant être coincé dans une vieille grange remplit de foin, d’être agressé par un nombre impossible à compter de rats affamés et que votre seule option pour sortir serait de mettre le feu à l’endroit. Diriez vous que vous êtes cinglé ou suicidaire ? Probablement sauf que là, Megan ne voyait pas trop quoi faire d’autre. Sa canne frappa le sol, écrasant une dizaine de rongeurs d’un coup. Le souffle court, elle lança un regard en arrière pour voir ce que faisait Hugues. Il était en sang, le visage couvert de griffures, ses mains et ses doigts avaient été rongés, il hurlait et secouait les bras dans le vide comme pour repousser un ennemi invisible alors que ses ennemis justement étaient à ses pieds. Pas qu’il avait l’avantage, juste une précision vis-à-vis de la taille des ennemis, ce ne sont que des rats ordinaires après tout, ils ne sont pas si énorme que ça si on considère qu’un rat d’une trentaine de centimètres, sans la queue, est une taille normale. La jeune femme vacilla sur ses jambes, sentant un filet de sueur couler sur son front pour continuer sur sa tempe afin de se diriger ensuite vers son menton. Il faisait une chaleur atroce ici, en même temps elle faisait de l’exercice et la fermentation du foin n’aide pas à avoir un endroit frais. Sa main se posa sur la tôle afin qu’elle s’y appuie un instant pour reprendre son souffle. La vague de rats semblaient enfin se calmer et il ni en avait presque plus, il était grand temps de conclure et de passer à la suite, en espérant que celle-ci sera bien plus calme. Elle fit tourner son artefact, visa le mur et frappa de toutes ses forces. Un bruit sourd résonna et une pluie de rongeurs morts vola dans tous les sens afin d’alléger le poids de la canne.

« Bon Hugues ! C’est terminé à présent alors détends toi ! Dis-toi que tu peux les vaincre ! Tu as bien vu que j’ai réussi à en tuer un bon paquet non ?
-Ils vont revenir ! Ils vont revenir ! Encore et toujours, ils n’abandonnent jamais ! »

Sa voix et son regard avaient quelques choses de démentielles, jamais elle ne l’avait vu ainsi et il lui faisait peur. Peur oui, mais pas comme avant, là, elle craignait de le voir sombrer dans la folie et la terreur. Ce qui réduirait tous ses efforts à néant. Elle avança tant bien que mal vers son beau-père pour tenter de le calmer, elle n’aurait jamais imaginé être gentille avec lui un jour, mais son plan consistait à en faire un Voyageur et pour ça, elle devait le garder en vie et lui redonner confiance. Mais comment ? Le cogner, l’insulter n’avait jusque là servit à rien. Elle l’attrapa par les épaules, l’obligeant ainsi à la regarder dans les yeux. Elle prit une longue inspiration.

« Et bien s’ils reviennent on les repoussera encore. D’accord ? On peut le faire… Tu as toujours le briquet ? Il hocha la tête pour dire que oui. Bien. Déjà, on va grimper après la poutre et sortir de ce cul-de-sac pour éviter que cela ne se change en tombeau. Passe devant ! »

Il ne dit pas un mot, avala sa salive et l’algophobe put voir une lueur d’espoir et de détermination s’allumer durant un instant dans son regard. Il reprenait enfin du poil de la bête ! L’homme agrippa la poutrelle et commença à grimper sous le regard de la brune qui espérait qu’il ne tomberait pas. Ses doigts ensanglantés ne devaient pas l’aider mais la peur au ventre était une motivation suffisante pour sortir de là. Elle suivit alors et grimpa, lança un regard derrière pour voir que des rats revenaient déjà à la charge. Bordel, mais ils n’abandonnaient jamais ? Elle poussa le rêveur pour qu’il grimpe plus vite car les rongeurs aussi commençaient à grimper, s’entassant au pied de la poutre pour s’y enfiler l’un après l’autre. Hugues sauta sur une bonne de foin, Megan en fit autant puis le poussa dans le dos pour l’inviter à courir : ils ne devaient pas perdre de temps. Mais une idée lui vint en tête : il devait foutre le feu maintenant, ça ralentirait les rongeurs !

« Hughes, mets le feu au foin. Tu veux qu’ils meurent n’est-ce pas ? Alors surtout ne te gêne pas pour les enfumer et les cramer ! »

Il se figea et hésita un instant. Son regard se posa sur le briquet et il afficha alors un large sourire. L’homme se laissa tomber à genoux et alluma le briquet : une immense flamme en jaillit. La jeune femme ne s’y attendant pas fut surprise et fit un bond en arrière. Elle comprit alors pourquoi l’objet c’était changé en une sorte de lance-flamme, Hugues était un rêveur, il pouvait donc avoir des pouvoirs en fonction de sa volonté et s’il y mettait suffisamment du sien, il pourrait même s’avérer utile et puissant. D’un mouvement du bras, il enflamma plusieurs bottes de foin, il se retourna, vit des rongeurs et leur balança une boule de feu qui les carbonisa sur place. L’algophobe songea qu’un contrôleur de feu serait tellement classe, tellement fort et badasse qu’elle aurait bien voulu échanger ses pouvoirs même si la souffrance semblait lui aller comme un gant. Elle tira l’homme par le col de sa veste pour l’inviter à se relever. Inutile de tergiverser, ils devaient foutre le camp s’ils ne voulaient pas eux aussi finir dans les flammes. Mais le rêveur refusa de bouger, il éclata de rire et fit apparaitre une boule de feu dans sa main, apparemment, contrôler le feu venait de lui refiler du baume au cœur sauf qu’il aurait meilleur temps de ne pas trop s’emballer… La boule de feu percuta la poutre pour l’enflammer jusqu’à sa base, cramant au passage tous les rats dessus.

« Je vais tous les bruler ! Tous ! »

Il repoussa Megan d’un coup de coude en plein visage, l’envoyant au tapis par surprise. Elle resta allongée, fixant le plafond et soupira. La lèvre ensanglantée, elle l’essuya d’un revers de manche, là, elle reconnaissait ce connard : égal à lui-même. Les flammes allaient bientôt les encercler, ils devaient bouger de là. Elle se releva, colla un coup de canne dans le dos du rêveur et le tira vers elle pour le balancer en bas du foin afin qu’il se retrouve en bas des escaliers. Tant pis s’il était blessé, au moins, il survivrait cet abruti. Elle bondit hors des flammes, voyant que le sol était deux mètres plus bas, elle regretta son geste mais il était trop tard… Elle fut alors interceptée en plein vol par une immense chose non identifiée pour être projeté plus loin. La brune percuta la pile de bois, envoyant valser dans tous les sens les buches. Choquée, elle eut du mal à retrouver ses esprits et roula sur le coté pour cracher du sang. Sa tête tournait, elle sentait sa respiration difficile, surement des cotes brisées. Hugues hurlait de plus belle mais la jeune femme ne pouvait venir l’aider, elle galérait suffisamment à se relever et retrouver ses esprits. Tout devint alors noir et elle se vit dans le tombeau, l’air frais, l’odeur de moisissure et surtout : le bruit de plusieurs créatures qui s’acharnes sur une porte en acier. Son rythme cardiaque s’emballa, elle était revenue dans le cimetière et n’avait pas réussit à faire de son beau-père un Voyageur. Elle était allongée au sol et voulu se relever mais à peine eut-elle bougé qu’elle se retrouva de nouveau sur le tas de bois, le corps douloureux. La chaleur des flammes lui léchait la peau et l’odeur de foin brulé lui revint aux narines. Elle se mit difficilement en position assise, passa une main sur son crâne pour y découvrir une bosse de bonne taille.

Un autre hurlement la fit sursauter. Hugues, toujours animé par la peur et la folie, tentait de se battre avec une créature imposante, surement celle qui avait projeté la demoiselle. Créant une autre boule de feu, il la lança sur le monstre qui esquiva sans mal et colla un puissant coup de patte à Hugues pour le soulever du sol et le projeter en arrière. L’algophobe bondit à son tour, ses jambes faillirent céder sous son poids, elle poussa un jurons, ce n’était pas le moment de faiblir ! La chose avança alors au milieu des flammes : une sorte d’immense lapin, une balafre au coin de l’œil, un morceau d’oreille en moins et des bras dignes de ceux d’un bodybuilder. Un savant mélange entre un ours et un lapin se dressait devant elle et avant de pouvoir le cogner, l’animal lui bondit dessus pour lui coller un gifle qui la projeta contre le mur.

« Hey le lapin de fête ! C’est moi ton adversaire ! »

Hughes semblait s’improviser une paire de couilles : il avait apparemment moins peur, surement poussé par l’adrénaline à se battre. Le gros lapin lui fonça dessus alors que le rêveur lui balançait une autre boule de feu en allumant son briquet. L’explosion empêcha Megan de voir qui avait gagné, elle en profita pour se relever, sentant qu’elle ne pourrait plus se battre longtemps car la bestiole surement originaire de Tchernobyl, tapait un peu trop fort. Un autre hurlement du beau-père résonna dans toute la grange, un cri de haine et de colère, l’algophobe habituée à torturer des rêveurs et les entendre hurler de peur, put identifier ce cris comme n’étant pas un appel à l’aide, mais plutôt un hurlement rageur face à l’impuissance de vaincre son adversaire. Tout se figea alors autour d’elle, Megan vit Hugues, soulevé du sol par la gorge, le lapin le tenant avec force la bave aux lèvres. Le rêveur hurla de plus belle et tenta de coller un coup de pied dans la gueule du monstre. Son pied heurta l’animal et là, une explosion retentit, soufflant tout ce qu’il y avait dans le hangar. Les flammes se dissipèrent et le calme revint comme si rien de tout ça ne venait de se produire. L’homme était tombé à genoux, le souffle court, il releva la tête et posa ses yeux, étrangement calmes, sur Megan.

« Meg ? Que fais-tu ici ? On est où ? J’ai tué le lapin géant ? C’est quoi ce rêve à la fin ? »

Avant d’obtenir une réponse, l’homme s’écroula face contre terre, à bout de force. L’algophobe se laissa glisser contre le muret et soupira : elle avait réussit, il semblait être devenu un Voyageur. Tout s’assombrit alors et le froid vint caresser l’épiderme de la jeune femme qui comprit qu’elle retournait au point de départ, que tout ceci n’avait été qu’une illusion afin de terroriser Hugues et maintenant qu’il avait vaincu sa peur, la statut s’avouait vaincu. Mais il y avait encore des trucs à régler, des choses à faire pour rester en vie… Elle sentit ses douleurs s’estomper, ses blessures disparaitre les unes après les autres. Au moins, elle serait un peu plus en forme pour ce qui allait suivre. Elle avala lentement sa salive, ouvrit les yeux pour voir qu’elle était étendue au milieu du caveau, le souffle de Hugues lui fit comprendre que lui aussi venait de revenir dans cet endroit. Elle se releva doucement, tendant l’oreille pour entendre que les monstres ressemblant à des faucheuses s’acharnaient toujours sur la porte. Elle se dirigea vers Hugues, annula la colle qui le maintenait au mur et l’aida à se relever. Il semblait étrangement calme et elle lui fit un sourire.

« Tu n’imagines pas à quel point ça me fait chier de faire ça… Tu ne rêves pas. Enfin si, mais c’est un monde à part entière, ce n’est pas que dans ta tête. Ce monde se nomme Dreamland et en ayant vaincu ta peur, tu viens de t’en faire ton pouvoir. Alors à présent que tu es un Voyageur, t’as plutôt intérêt à te rendre utile !
-Et tu as rien trouvé de mieux à raconter comme connerie ? Il repoussa la main de la brune et la foudroya du regard. Déjà, commence à me parler sur un autre ton, ce n’est pas parce que tu ne vis plus sous mon toit que tu peux me manquer de respect.
-Contente de te voir aussi con que d’habitude ! Reste donc à trouver comment fonctionne ton pouvoir… »

Et sans prévenir, cet abruti lui colla un coup de poing pour la faire taire. Elle recula d’un pas, redressa la tête et lança un regard noir à son beau-père. S’il commençait comme ça, elle n’allait vraiment pas se retenir longtemps. Il leva de nouveau le poing pour frapper mais elle fut plus rapide et lui saisit la gorge pour lui couper la respiration, libérant une dose de douleur dans sa gorge pour bien lui faire comprendre qu’il avait plutôt intérêt à l’écouter. Ses yeux s’exorbitèrent suite à la douleur et la stupéfaction.

« Maintenant tu vas m’écouter… Je n’ai pas envie de jouer avec toi alors si tu veux que je t’explose, continus de me chercher. Elle le lâcha et il ne broncha pas. Bien ! Donc, ce que je viens de te dire est vrai. Ceci ne se passe pas que dans ta tête, mais tu le comprendras suffisamment tôt. L’important, c’est que tu disposes d’un pouvoir et qu’il va t’être utile pour survivre dans ce monde : sauf si je te bute avant.
-Un pouvoir ? Et ce serait quoi alors ?
-Aucune idée, je sais juste que c’est lié aux rats et aux rongeurs en règle générale vu que tu avais peur de ces bestioles. Tu dois surement être encore un putain d’invocateur ou alors morpheur.
-Morpheur ? Genre je vais me transformer en rat ?
-Peut-être, je n’en sais rien ! Ce n’est pas moi qui décide ! Et là, on a pas trop le temps de se renseigner, va falloir que tu apprenne sur le tas ! Tu entends ce bruit ? Elle pointa son doigt vers les escaliers. On risque d’avoir très bientôt de la compagnie et je peux te garantir qu’on va probablement y laisser notre peau… »

Après tant d’efforts pour en faire un Voyageur, elle allait crever contre des monstres dans un caveau. Vu comment elle galérait pour un seul fossoyeur, elle doutait qu’elle puisse en vaincre plusieurs sans finir découpée par des coups de faux. Et Hugues ne serait pas d’un grand renfort s’il ne découvrait pas rapidement comment fonctionnait son pouvoir…


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